Andry Rajoelina semble être revenu à de meilleurs sentiments. Lors d’un débat télévisé mercredi soir, l’homme fort de Madagascar a assuré être prêt à suivre une nouvelle feuille de route prévoyant l’installation d’un gouvernement d’union nationale ouvert à toutes les mouvances. Il devrait rencontrer son rival le président déchu Marc Ravalomanana le 24 avril en Afrique du Sud.
La situation semble se décripser à Madagascar. Au cours d’une interevention télévisée, Andry Rajoelina, le président de la Haute autorité de la transition (HAT), a annoncé, mercredi soir, qu’il allait rencontrer le président déchu Marc Ravalomanana le 24 avril en Afrique de Sud, en vue de mettre en place un gouvernement d’union nationale. «C’est le président sud-africain qui m’a invité. Cette rencontre (avec Marc Ravalomanana) en Afrique du Sud est celle de la dernière chance», a-t-il déclaré. Plus tôt dans la journée, le ministre des Forces armées Noël Rakotonandrasana, limogé il y a une semaine, effectuait finalement la passation de pouvoir avec le Premier ministre Camille Vital.
Si Andry Rajoelina se dit prêt à un gouvrenement d’union incluant toutes les mouvances, il exclut tout retour au processus de Maputo et d’Addis-Abeba auquel ont pris part les anciens présidents Didier Ratsiraka et Albert Zafy. «La communauté internationale s’est rendue compte de son erreur en intégrant les deux anciens présidents (Didier Ratsiraka et Albert Zafy) qui sont devenus des acteurs à part entière. Il n’est nullement question de les écarter, mais il a été décidé qu’il fallait mettre les deux principaux protagonistes face à face», a-t-il encore affirmé, cité par L’Express de Madagascar. Andry Rajoelina a précisé que son plan s’intègre dans les résolutions prises par un atelier national tenu début mars, mais boycotté par l’opposition.
L’armée menace
Le nouveau positionnement d’Andry Rajoelina n’est pas sans rapport avec la visite d’Alain Joyandet, il y a deux semaines, à Madagsacar. Le Secrétaire d’Etat français à la Coopération était venu, rappelle RFI, présenter une feuille de route élaborée avec l’Afrique du Sud appelant Andry Rajoelina et son principal rival Ravalomanana à travailler de concert pour trouver une solution à la crise. La crainte de voir l’armée prendre les devants est également pour quelque chose dans ce revirement. Le 12 avril dernier, les militaires malgaches avaient en effet lancé un ultimatum exigeant à Rajoelina une feuille de route d’ici la fin du mois.
L’opposition ne s’est pas encore prononcée sur la proposition d’Andry Rajoelina. Mais si Marc Ravalomanana accepte d’ouvrir le dialogue, il est permis d’espérer un pas vers une solution à cette grave crise politique dans laquelle est plongé le pays depuis fin 2008.