À Antananarivo, le ciel s’assombrit non seulement par l’arrivée de la saison des pluies, mais aussi par une menace bien plus terrifiante pour les habitants de la colline de Manjakamiadana. Chaque année, des glissements de terrain et des éboulements causent des pertes humaines et des destructions.
En 2024, ce risque atteint un seuil critique, mettant en péril la vie de près de 2 000 personnes. Malgré les avertissements et les drapeaux rouges dressés en guise d’alerte, le quotidien de ces familles reste suspendu à un fil.
Des drapeaux rouges pour signaler le danger
Cinq cents drapeaux rouges ont été plantés ce week-end sur la colline sacrée de Manjakamiadana, symbole d’un danger imminent. Ces balises visent à alerter les habitants des zones les plus vulnérables. Selon le Bureau national de gestion des risques et catastrophes (BNGRC), près de 400 ménages répartis sur les versants Est, Ouest, Nord et Sud de la colline sont exposés à des risques multiples : glissements de terrain, chutes de blocs rocheux, et effondrements de maisons ou de murs de soutènement.
Une peur omniprésente et des avertissements ignorés par une partie des habitants
Plusieurs habitants du pays vivent dans la crainte. Le terrain qui soutient certaines maisons s’effrite d’année en année et menace de précipiter les habitations dans le vide.
Malgré la gravité de la situation, certains résidents refusent de prendre les alertes au sérieux. Dans le quartier d’Ambanin’Ampamarinana, où un éboulement a provoqué la mort de quatre personnes en 2019, des habitants minimisent le danger. Pourtant, les experts en géorisques confirment que la colline est de plus en plus fragile en raison des infiltrations d’eau, aggravées par une saison des pluies prévue « active » cette année.
Une immobilité face à la détresse
Les témoignages révèlent une problématique récurrente : l’absence de relogement pérenne.
Ceux qui s’entêtent à rester dans leurs maisons affirment ne pas avoir d’autre lieu où vivre. Les autorités, bien qu’alertées depuis des années, n’ont pris aucune mesure pour sécuriser les infrastructures défaillantes. Elles laissent ainsi les familles seules face au danger.
Une solution encore hors de portée
Si les experts préconisent la construction de canaux de drainage ou de murs de soutènement, ces projets restent importants et complexes. Pour beaucoup, la seule alternative viable serait un relogement. Toutefois, cette option implique des défis économiques et sociaux, comme la perte des moyens de subsistance pour des familles avec des ressources financières limitées.