Le Président français, Emmanuel Macron, vient de sonner la fin de l’opération Barkhane. Une nouvelle page est sur le point de s’ouvrir dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Ce jeudi, le Président français, Emmanuel Macron a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé une importante décision : la « fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure » et la mise en œuvre « d’une alliance internationale associant les États de la région ». Pour le premier citoyen français, il est temps de procéder à « une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel ».
La lutte contre le terrorisme se fera désormais « avec des forces spéciales structurées autour de (l’opération) Takuba avec évidemment une forte composante française – avec encore plusieurs centaines de soldats – et des forces africaines, européennes, internationales », qui « aura vocation à faire des interventions strictement de lutte contre le terrorisme », a indiqué le patron de l’Élysée. Puisque dans cette lutte contre le terrorisme, la France n’avait pas mission de se substituer aux États africains. Là-dessus, Emmanuel Macron a été clair : « la présence durable dans le cadre d’opérations extérieures de la France ne peut pas se substituer au retour de l’État et des services de l’État à la stabilité politique et au choix des États souverains ».
Quant au calendrier de la fin de Barkhane, il sera connu à la fin du mois de juin où des consultations auront lieu avec les Etats-Unis, les partenaires européens de la France et les pays du G5 Sahel, à savoir : le Mali, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie.
La situation actuelle au Mali a-t-elle pesé dans la décision d’Emmanuel Macron ?
Cela est évident puisque le chef de l’État français a opiné sur la question au cours de la même conférence de presse : « La décision que la CEDEAO a prise de reconnaître un putschiste militaire six mois après lui avoir refusé ce droit crée une mauvaise jurisprudence pour les Africains eux-mêmes (…) pour la CEDEAO elle-même et par le précédent que cela crée chez beaucoup de voisins », s’est indigné le Président français, lui qui n’a pourtant trouvé aucun problème à l’accession au pouvoir du général Mahamat Idriss Déby au Tchad.
Les garanties données par le nouveau pouvoir malien au sujet de la tenue des élections en 2022, et la nomination d’un Premier ministre civile n’ont pas été suffisantes pour Paris. L’autre point de friction : Paris s’oppose à toute discussion avec les groupes terroristes alors que Bamako y est favorable. Toutes choses qui ont permis à la France de sonner la fin de Barkhane qui dure depuis 2014 prenant toutes les allures d’un piège sans fin. « Force est de constater qu’il y a un phénomène d’usure », a souligné Emmanuel Macron.