Afin de lutter contre la pandémie du SIDA dans le pays, la vice-première ministre du Zimbabwe, Thokozani Khupe, a appelé tous les ministres à se circoncire pour donner l’exemple. Une initiative qui n’a pas été accueillie à bras ouverts par les principaux concernés.
La circoncision réduit de 60% les risques de transmission du virus du SIDA selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), et des études scientifiques l’attestent. C’est donc dans l’objectif de lutter contre cette pandémie qui ravage le pays que le gouvernement zimabawéen a mis en place un vaste programme de circoncision de 80% des hommes adultes du pays. Seuls 10 % d’entre eux sont circoncis, alors que plus d’une personne sur sept (14,3%) est exposée au virus, selon l’OMS.
Afin de faciliter l’application de la nouvelle mesure, la vice-première ministre, également responsable du volet social du gouvernement, Thokozani Khupe, a proposé la circoncision de tous les ministres du gouvernement. « Des recherches ont montré que les hommes circoncis courent huit fois moins le risque de contracter le VIH/Sida. Donc, en tant qu’autorités du gouvernement, nous nous devons de donner l’exemple pour que les populations à la base comprennent l’importance et les avantages de l’opération », a-t-elle indiqué dimanche dernier dans la capitale Harare.
Une proposition « folle »
La proposition de Thokozani Khupe n’a pas fait l’unanimité chez ses collègues. Sur les huit hommes politiques interrogés, un seul a affirmé tenir compte de cette initiative, a indiqué jeudi la BBC. Moïse Ndlovu Mzila, le ministre de la Santé a, quant à lui, déclaré que certains de ses collègues de cabinet ont qualifié l’initiative de la vice-première ministre de « folle » et de « bizarre ». « Peu de personnes me semble favorable à cette initiative, mais je ne veux décourager personne », a-t-il affirmé. Pour le ministre des technologies, Nelson Chamisa, favorable au choix individuel, « la circoncision devrait être celle de l’esprit plutôt que de l’organe ».
Si le député Willias Madzamure assure « réfléchir sérieusement » à l’initiative qu’il juge bonne, il ne pense pas l’appliquer à lui-même. Le quotidien britannique indique que seul le député Edgar Mbwembwe a affirmé qu’il tiendra compte de la proposition. Quelques députés femmes soutiennent la proposition de Mme Khupe. « Les hommes politiques, particulièrement les élus politiques, ont des responsabilités devant leurs électeurs. Ils doivent montrer le bon exemple s’ils en sont capables », a déclaré Jessie Majome.
Dans l’hypothèse où les ministres ne seraient pas prêts à se circoncire, les experts estiment également que le préservatif, l’abstinence ou la fidélité sont d’excellents moyens contraceptifs.