Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, a annoncé jeudi que 16 milliards de dollars seraient levés d’ici 2015 pour renforcer la lutte contre la pauvreté dans le monde, notamment en Afrique. Ce montant viendrait en complément des 25 milliards déjà promis par le G8 en 2005 et qui ont du mal à être réunis.
Les huit pays les plus industrialisés de la planète se sont engagés en 2005 à Gleneagles, à débourser 25 milliards de dollars à l’horizon 2010 pour aider à la réduction de la pauvreté dans le monde. L’année 2008 tire à sa fin, et seuls 4 milliards de dollars, à peine le quart du montant initialement prévu, sont disponibles. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a rendu publique une nouvelle initiative de la communauté internationale en faveur de la lutte contre la pauvreté : 16 milliards de plus seront récoltés à l’horizon 2015.
L’annonce est intervenue jeudi soir à New York, à l’issue d’une journée consacrée aux Objectifs du Millénaire pour le développement visant à réduire de moitié la pauvreté d’ici 2015, en marge de la 63e Assemblée générale des Nations Unies. Quelques jours plus tôt, lors des débats sur le développement de l’Afrique, Ban Ki-moon rappelait aux pays riches leurs engagements. Selon lui, aucun pays africain n’atteindrait les objectifs qu’ils s’étaient fixés s’ils ne mettaient pas les mains à la poche.
Alors même que le système capitaliste dans son ensemble est aujourd’hui ébranlé par une violente crise financière, des gouvernements, parmi lesquels certains de ceux-là même qui s’étaient déjà engagés en 2005, disent vouloir contribuer à cette nouvelle collecte de fonds. Le premier ministre britannique, Gordon Brown travaillera ainsi, avec la Banque mondiale, à réunir un milliard de dollars en vue de sauver les vies de 10 millions de mères et d’enfants. En 2005, la Grande-Bretagne, assurant la présidence du G8, promettait déjà d’encourager ses homologues à accorder 25 milliards aux pays les plus pauvres de la planète. Mais, cette fois-ci, elle sera épaulée par des pays comme la Norvège, exemplaire en matière d’aide au développement.
La Norvège investira un milliard de dollars pour lutter contre la déforestation en Amazonie, en coopération avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La Chine, nouveau membre actif du club des bailleurs de fonds, formera elle 10 000 médecins et infirmiers et doublera le nombre des techniciens agricoles envoyés dans les pays en développement. Les milliardaires du monde entier feront aussi leur « BA ». La Fondation Bill et Melinda Gates, de l’ancien patron de Microsoft, le magnat de la presse, Warren Buffett, et le gouvernement belge vont coopérer avec le Programme alimentaire mondial (PAM) afin de soutenir les paysans pauvres en Afrique. Des contrats de longue durée seront mis en place pour acheter directement les récoltes des agriculteurs
Une autre partie des 16 milliards sera consacrée à la santé. En matière de lutte contre les pandémies, un Plan mondial d’action contre le paludisme (GMAP) de 3 milliards de dollars a été annoncé. Il a pour objectif de sauver plus de 4 millions de vies humaines d’ici 2015. Par ailleurs, plus de 1,6 milliard de dollars seront débloqués sur deux ans par le Fonds global de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Pour Ban Ki-moon, « c’est exactement le genre de coalition mondiale (qu’il faut) pour atteindre tous les Objectifs du millénaire pour le développement ». L’union donnera-t-elle la forcce à ces membres de respecter enfin leurs engagements vis à vis des pays pauvres ? Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, dit l’adage. Le continent africain en sait quelque chose.
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