L’artiste guyanais Lova Jah est l’une des révélations de la scène musicale guyanaise, en 2014. Il était l’un des invités vedettes du Festival Kréyolive, les 20 et 21 décembre 2014, à Clichy sous Bois, près de Paris. L’occasion d’une belle rencontre.
Détendu, précis dans ses paroles, ardent par moments, Lova Jah était en pleine préparation du grand concert du Festival Kréyolive lorsqu’AFRIK.COM l’a rencontré à Paris samedi 20 décembre. Un artiste à la fois inspiré et modeste, dont le premier album date de 2013, heureux de la reconnaissance qui lui revient cette année après seulement deux ans de carrière, et désireux de faire partager au plus grand nombre les valeurs qui portent sa création.
AFRIK.COM : Qu’est-ce qui vous amène à Paris?
LOVA JAH : Je suis invité pour le Festival Kreyolive suite aux nombreuses nominations et récompenses reçues cette année, en particulier lors de la cérémonie des Lindors, en partenariat avec la SACEM, qui vise à promouvoir les talents musicaux issus des Outremers. J’ai obtenu le Lindor de L’Album de l’année dans la catégorie Tradition ou d’inspiration traditionnelle.
AFRIK.COM : Cela veut dire que vous faites de la musique traditionnelle?
LOVA JAH (sourire) : Disons de la musique « inspirée » de la tradition, plutôt, car la base de ma musique repose sur la rythmique traditionnelle du tambour et de la musique latino sud-américaine. Les textes sont chantés essentiellement en créole sur cet Album, même si on y entend aussi un peu de français, avec une couleur rap et une influence espagnole et parfois brésilienne.
AFRIK.COM : Et quels sont les messages que vos textes transmettent?
LOVA JAH : J’ai choisi de m’appeler « Lova Jah », ce qui signifie en patois anglais « L’Amour de Dieu ». C’est une vocation messianique et en tous les cas fédératrice. Mes textes évoquent la persévérance, la tolérance et l’amour. C’est pourquoi on chante les chansons en créole dans les écoles en Guyane, dans les Collèges et les Lycées… Les valeurs que portent mes chansons sont partagées au sein de la population guyanaise et j’en suis particulièrement heureux. Nous sommes une terre de tolérance, de diversité, de dialogue. Une terre qui n’est pas facile, mais qui est belle et riche, et qui nous a été donnée en partage pour que nous la fassions fructifier nous-mêmes.