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Après avoir menacé de « brûler l’ambassade » d’Algérie dans un entretien au Monde, le fils de l’ancien président Nicolas Sarkozy fait l’objet d’un signalement judiciaire de SOS Racisme. Une nouvelle polémique stupide qui intervient dans un contexte sensible entre les deux pays.
Depuis son retour en France après une jeunesse passée outre-Atlantique, Louis Sarkozy, fils de Nicolas Sarkozy et de Cécilia Attias, tente de s’imposer comme une voix dans le débat public, en multipliant les interventions tonitruantes. Invité des plateaux télé des chaînes en mal de personnalités people, il a été interviewé par le quotidien Le Monde, qui montre une nouvelle fois que je journalisme traditionnel qui a fait les grandes heures du journal s’éloigne de plus en plus. Mais cette fois, le fils de l’ancien président a dépassé les limites, s’attirant les foudres des associations antiracistes.
Dans ce portrait publié le 13 février par Le Monde, Louis Sarkozy s’est livré à une déclaration fracassante : « Si j’étais aux manettes et que l’Algérie arrêtait Boualem Sansal, je brûlerais l’ambassade, je stopperais tous les visas, j’augmenterais de 150 % les tarifs douaniers… » Des propos qui ont immédiatement suscité l’indignation, tant par leur violence que par leur caractère délibérément provocateur.
Face à cette sortie, SOS Racisme n’a pas tardé à réagir en saisissant la justice pour « incitation explicite à commettre un acte criminel« . L’association a déposé un signalement auprès de la procureure de la République de Paris, s’appuyant sur l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, qui sanctionne la provocation publique à la commission de crimes.
Une ambition politique qui fait écho au passé
Ces déclarations surviennent dans un contexte particulièrement sensible, rappelant les relations complexes entre la France et l’Algérie sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Ce dernier avait notamment prononcé en 2007 un discours à Dakar critiqué pour sa vision de la colonisation, tout en cherchant par la suite à normaliser les relations avec Alger, sans jamais présenter d’excuses officielles pour la période coloniale.
Louis Sarkozy, qui se présente comme un « penseur libre », semble surtout chercher à se positionner comme une figure de la droite la plus radicale. Chroniqueur dans des médias conservateurs, il multiplie les apparitions publiques et nourrit des ambitions politiques, notamment une possible candidature à la mairie de Neuilly-sur-Seine en 2026. Un parcours qui rappelle celui de son père, qui s’était fait connaître en conquérant cette même mairie en 1983.
Un calcul politique risqué
Le jeune homme cultive déjà son réseau politique, enchaînant les rendez-vous avec Rachida Dati, Bruno Retailleau et Sébastien Lecornu. Il est également attendu comme tête d’affiche lors d’une réunion des Jeunes Républicains, où il compte défendre une ligne « libérale-conservatrice » inspirée du trumpisme qu’il a côtoyé durant son séjour aux États-Unis.
Si Louis Sarkozy espérait marquer les esprits par la provocation, son dérapage pourrait se retourner contre lui. Dans un contexte où les relations franco-algériennes demeurent complexes, son appel à incendier une ambassade apparaît comme une surenchère verbale particulièrement malvenue.
La justice devra maintenant se prononcer sur le signalement de SOS Racisme. Mais une chose est certaine : en quelques mots, Louis Sarkozy s’est fait remarquer… pour les plus mauvaises raisons.