En 1994, l’ingénieur Louis Diakité crée AFRIPA, une entreprise spécialisée dans les télécommunications par satellite. En 1994, Louis Diakité était seul. Sept ans plus tard, l’entreprise emploie 175 personnes, pour la plupart ingénieurs et techniciens. Elle est implantée dans dix-sept pays. Si ce n’est pas une success story, cela y ressemble beaucoup.
» Je reviens de Washington, on vient d’y ouvrir un nouveau bureau « . Pour rencontrer Louis Diakité, PDG d’Afripa, entreprise spécialisée dans les télécommunications par satellite, il faut beaucoup de patience ou planter une tente dans un aéroport. L’ancien étudiant de l’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs (ENSI de Toulouse -France.) voyage beaucoup. Son entreprise est implantée dans 17 pays : Afrique du Sud, Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Ghana, Guinée, Congo, Centrafrique, Sénégal, Nigeria, Angola, République Démocratique du Congo, Burkina Faso, Togo, Gabon, Cameroun et France. Le groupe devrait s’implanter prochainement au Niger. Créée en 1998 avec deux personnes, la filiale française compte aujourd’hui 30 salariés.
Ambitions titanesques
Toujours entre deux avions, Louis Diakité croit en l’Afrique. Les raisons ne manquent pas. AFRIPA Télécom a remporté au mois de mars dernier l’appel d’offres pour l’attribution d’une nouvelle licence télécom et GSM au Congo Brazzaville, une licence BLR (boucle locale radio) en Guinée Occidentale (Conakry) et une autre au Niger. Ces trois nouvelles implantations renforcent la place d’AFRIPA Télécom sur le marché des télécommunications en et vers l’Afrique, avec une présence dans 17 pays à travers quatre services : transmission de données par satellite (VSAT), boucle locale radio (BLR), téléphonie mobile (GSM) et téléphonie par Internet (voix sur IP).
» Nous allons nous étendre en Afrique du Nord (Maroc et Tunisie) et vers l’Afrique de l’Est. Nous allons travailler avec nos propres licences « , explique le PDG. Marié et père de quatre enfants, l’ancien intégrateur des systèmes à Télé-globe au Canada n’a jamais pensé à s’installer loin de l’Afrique. » J’aurais tout aussi bien pu rester en France dans ce cas. J’étais très bien payé au cabinet KBMG. Mais j’ai toujours voulu me mettre à mon compte. Je ne voulais pas être salarié « .
Au début était le Bénin
Pourtant les débuts étaient durs. » J’étais tout seul. J’investissais tout mon salaire dans l’entreprise. C’était moi qui faisait vivre l’entreprise et non l’inverse. Les investisseurs n’ont pas cru à mon projet « , se souvient Louis Diakité. Depuis, c’est l’afflux. Le groupe américain Titan s’y engouffre. AFRIPA tisse une toile dans toute l’Afrique. Les ambitions s’affichent clairement. Se développer, se développer et encore se développer. » Nous avons passé le cap de consolidation « , analyse l’ex consultant de Cap Gemini Ernst & Young.
Le véritable décollage a eu lieu quand, encore solitaire, Louis Diakité, a décroché des contrats pour installer des réseaux cellulaires au Bénin, au Mali et au Niger. Le label qualité s’impose. Les pays africains accordent leur confiance à leur enfant. Le chiffre d’affaires explose. Signe de maturité : AFRIPA Télécom, qui a investi 20 millions de dollars pour la seule année 2000, prévoit de réaliser un chiffre d’affaires de 58 millions de dollars US en 2001. La société prévoit de recruter plus de 120 nouveaux collaborateurs en 2001. Un géant africain est né.