Longuè Longuè : le Redhac demande des enquêtes sur la torture


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Longuè Longuè
Longuè Longuè

Le Réseau des défenseurs des droits humains d’Afrique Centrale (Redhac) appelle les instances internationales à mener des enquêtes indépendantes sur la torture au Cameroun. Cette initiative intervient après la diffusion d’une vidéo choc de l’artiste Longuè Longuè qui révèle des sévices subis en 2019.

Cette demande de justice internationale soulève de nombreuses questions sur l’impunité dans le pays.

Une vidéo choc qui relance le débat sur la torture au Cameroun

La diffusion récente de la vidéo de l’artiste camerounais Longuè Longuè a déclenché une vive indignation. Exilé en Europe, le chanteur y montre des scènes de torture qu’il aurait subies cinq ans auparavant. Il accuse des éléments de la Sécurité militaire (Sémil) d’en être responsables. En réponse, le ministre camerounais de la Défense a annoncé l’ouverture d’une enquête. Cependant, pour Maximilienne Ngo Mbe, directrice du Redhac, l’initiative reste insuffisante et manque de résultats concrets.

Le Redhac en appelle aux instances internationales

Face à l’absence de progrès tangible, le Redhac a envoyé des courriers à la Commission africaine des droits de l’homme et à la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la torture. Le but est d’obtenir des enquêtes internationales indépendantes et de mettre en lumière les violations des droits humains. Pour les défenseurs des droits, les actions de l’État camerounais n’ont jamais permis de sanctionner les coupables de manière adéquate. À l’image de l’affaire du journaliste Samuel Wazizi, disparu en détention, les enquêtes semblent se perdre sans véritable sujet.

Une longue liste de victimes et une impunité persistante

L’affaire Longuè Longuè n’est qu’un exemple parmi d’autres de la persistance de la torture au Cameroun. Des cas emblématiques, comme ceux de Samuel Wazizi et de Mamadou Mota, soulignent l’utilisation fréquente de la violence. Celle-ci vise régulièrement les détenus, militants et journalistes. Le Cameroun a ratifié en 1986 la Convention des Nations Unies contre la torture et pris des engagements au niveau régional. Pourtant, les pratiques de torture se poursuivent souvent sans conséquences réelles pour les auteurs.

Le Cameroun bientôt face au Comité des droits de l’homme de l’ONU

Alors que le Cameroun doit présenter son rapport devant le Comité des droits de l’homme des Nations Unies mi-novembre à Genève, les demandes d’intervention internationale se multiplient. Les défenseurs des droits, dont la Plateforme pour un État de droit et des avocats bénévoles, appellent à une mission d’enquête conjointe ONU-CADHP.

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