L’ambassade de Grande-Bretagne au Cameroun s’est renseignée auprès du ministère camerounais des Relations extérieures sur la possibilité de célébrer, dans le pays, « un mariage civil entre personnes de même sexe ». Les autorités camerounaises rappellent que le Code pénal punit d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 FCFA « toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe ».
Dans une note datée du 8 février dernier et dont la PANA a obtenu une copie, l’ambassade de Grande-Bretagne au Cameroun demande, au nom du ministère britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth, si les autorités camerounaises verraient un inconvénient à voir célébrer dans leur pays des unions entre homosexuels. L’ambassade souhaite en effet savoir si le gouvernement de la République du Cameroun aurait quelque objection à ce qu’elle célèbre « un mariage civil entre personnes de même sexe, qu’il s’agisse de deux citoyens britanniques, d’un citoyen britannique et d’un citoyen camerounais ou d’un citoyen britannique et d’un citoyen de toute autre nationalité ».
« 6 mois à 5 ans d’emprisonnement »
A l’appui de cette démarche, la correspondance rappelle que le Civil Partnership Act, daté de 2004, autorise les consulats du Royaume-Uni à reconnaître, au nom de la loi, l’union entre individus de même sexe. Joint au téléphone par la PANA, le service de la communication du département des Relations extérieures camerounais n’a pas souhaité commenter cette information, pas encore parvenue à son niveau. Mais il rappelle que le Code pénal camerounais punit d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 FCFA « toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe ».
La note diplomatique de l’ambassade britannique intervient à un moment où le débat sur l’homosexualité agite l’opinion camerounaise. Depuis un mois, certains journaux privés publient des listes de hautes personnalités du pays présumées homosexuelles. Ces dénonciations, qui alimentent actuellement toutes les conversations, ont déjà fait l’objet d’une dizaine de plaintes devant les tribunaux, à en croire les éditeurs à l’origine des fameuses listes.
Mise à jour le 15 février à 19h42
Selon nos informations, le haut commissariat britannique n’a pas souhaité célébrer des mariages homosexuels, mais savoir auprès du ministère camerounais des Relations Extérieures s’il était possible d’enregistrer les britanniques arrivant au Cameroun avec un partenaire de même sexe. Une lettre a été envoyée dans ce sens au rédacteur en chef du journal La Nouvelle Expression, qui a publié une partie de la note diplomatique envoyée par le haut commissariat au ministère camerounais. La représentation diplomatique britannique explique la confusion par une erreur d’interprétation du journal : le texte original était en anglais.