Abdelbaset Ali al-Megrahi est agonisant dans sa résidence de Tripoli. C’est ce qu’a affirmé dimanche la chaîne d’information américaine CNN qui a retrouvé sa trace. Condamné en 2001 pour l’attentat de Lockerbie en 1988 qui a fait 270 morts, l’extradition dans son pays de l’ancien agent de renseignement libyen en 2009 pour « raisons humanitaires », selon le ministère écossais de la Justice, avait créé la polémique. Les rebelles n’envisagent pas de l’extrader de nouveau.
C’est mourant, aidé d’un masque à oxygène pour respirer dans sa résidence de Tripoli, que la chaîne de télévision américaine CNN a retrouvé Abdelbaset Ali al-Megrahi, 59 ans. L’auteur de l’attentat de Lockerbie en 1988, serait dans un état « comateux » et « proche de la mort, survivant grâce à l’oxygène et à une perfusion intraveineuse », déclare la chaîne. La famille d’Abdelbaset Ali al-Megrahi s’assure de ses soins. « Nous lui donnons simplement de l’oxygène. Personne ne nous fournit aucun conseil » médical, a expliqué son fils Khaled. « Il n’y a pas de médecin. Nous n’avons personne à qui demander (de l’aide). Nous n’avons aucune ligne téléphonique pour appeler qui que ce soit », a-t-il ajouté.
Espérance de vie plus longue que prévue
Deux ans après sa libération anticipée par la justice écossaise pour qui il ne lui restait que trois mois à vivre, l’espérance de vie d’Abdelbaset Ali al-Megrahi s’avère plus longue que prévue. Les médecins lui ont diagnostiqué en 2009 un cancer de la prostate en phase terminale, justifiant son extradition vers la Libye. Cette libération a été décidée de bonne foi, a indiqué samedi un porte-parole du Premier ministre écossais Alex Salmond, ce qu’ont confirmé plusieurs juges de juridictions américaine, britannique et écossaise, rapporte TF1.
Reconnu seul coupable de l’attentat terroriste contre le vol Pan América World Airways ayant entraîné la mort de 270 personnes au dessus de la ville écossaise de Lockerbie, l’ancien agent de renseignement libyen, qui n’a jamais reconnu les faits, avait été condamné en 2001 à une peine minimale de 27 ans de prison par le ministère écossais de la justice. Sa libération huit ans plus tard pour « raisons humanitaires », a provoqué l’indignation des familles des victimes et de quelques responsables politiques dont le président Barak Obama. Une indignation accrue par l’accueil triomphal qui lui a été réservé par le gouvernement de tripoli à son arrivée en Libye en 2009.
Pas d’extradition d’al-Megrahi
Le Conseil national de transition s’est fermement opposé dimanche à toute demande d’extradition de l’agent al-Megrahi. « Nous ne livrerons aucun ressortissant libyen aux Occidentaux », a déclaré Mohamed al Alagi, chargé de la Justice au sein du CNT. « Al Megrahi a été jugé une fois et il ne le sera pas une seconde fois (…) Nous ne livrons pas de citoyens libyens, (Mouammar) Kadhafi oui » a-t-il ajouté.
Alors que l’ancien espion n’est pas rentré en contact samedi avec les autorités judiciaires de l’East Renfrewshire, un comté près de Glasgow, comme le stipulent les conditions de sa libération anticipée, des voix s’élevaient pour demander son extradition. « A mon sens, extrader al-Megrahi pour le faire juger serait un signal fort de la volonté du gouvernement des rebelles à établir de bonnes relations avec les États-Unis et l’Occident » a déclaré à la BBC radio 5 live l’ancien ambassadeur des États-Unis à l’ONU John Bolton, pour qui l’auteur de l’attentat aurait dû être condamné à mort.
La dernière apparition publique d’Abdelbaset Ali al-Megrahi , destinée à apporter son soutien au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, sur le point d’être renversé par les rebelles, date du 27 juillet. La télévision d’ État libyenne avait montré un homme en fauteuil roulant extrêmement malade.