Le livre blanc de la Défense, qui met l’accent sur l’Afrique, a été remis lundi 29 avril au président français François Hollande. Redressement des finances publiques oblige, l’outil militaire va être préservé mais il faudra réduire les coûts. D’où ces principales recommandations : maintenir des troupes sur le contient noir tout en sollicitant l’implication des alliés.
La France va maintenir ses troupes en Afrique. Il faudra, cependant, réduire les coûts. Ce sont les recommandations du livre blanc de la Défense remis, lundi 29 avril, au président français François Hollande. L’occupant actuel de l’Elysée a fait du redressement des finances publiques son cheval de bataille, lors de la campagne électorale. L’outil militaire bien que préservé, se doit lui-aussi de faire des efforts.
L’Afrique reste, néanmoins, une zone prioritaire. Mais, les modalités d’intervention de l’armée française vont changer. « En Afrique, nos implantations militaires doivent devenir autant d’instruments de coopération mais aussi le point d’appui au service des vrais besoins de sécurité du continent », a déclaré lundi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à l’Ecole militaire de Paris. Et d’ajouter : « Le chiffre de 30 000 hommes, pour des conflits lourds, qui était indiqué dans le précédent Livre blanc, était caduque quasiment au moment où le Livre blanc a été promulgué ». « Moi, je reviens au principe de réalité. Près de 15 000 hommes projetables, en cas de crise lourde et de conflit lourd, c’est une réalité concrète qui se met en œuvre », a-t-il conclu.
Le livre blanc de la Défense de cette année préconise donc le maintien des troupes françaises en Afrique, tout en réduisant le nombre des effectifs, qui devraient être remplacés par les partenaires militaires de la France sous forme d’une coalition.
« C’est une cure d’austérité qui s’opère. Il est prévu de supprimer 24 000 emplois d’ici 2019, ce qui correspond à 10% de suppressions de postes. Selon le texte, le niveau des risques est toujours élevé mais les ressources, elles, sont plus limitées. En coalition, l’armée française pourra s’engager dans un conflit majeur mobilisant 15 000 hommes (contre 30 000 jusqu’alors) et 45 chasseurs (contre 70). Pour remplir ses missions, la Force opérationnelle terrestre – qui comptait 73 000 hommes – va en perdre 7 000. Le nombre d’avions de transport sera limité à 50 ; le nombre d’hélicoptères de manœuvre passera de 140 à 115. Enfin, seuls 3 bâtiments de projection et de commandement seront conservés », souligne RFI.
Et pour cause, la présence militaire française en Afrique coûte 400 millions d’euros. Pour exemple, selon les estimations, la guerre au Mali coûte 400 000 à 1 million d’euros par jour à l’armée française qui, au plus fort du conflit, comptait plus de 4 000 hommes sur place. D’où l’intérêt de la France de passer le relais à la force de maintien de la paix de l’ONU au Mali ; pour ainsi réduire les coûts de son intervention.