Trois livres qui ont pour sujet l’Afrique viennent de sortir aux éditions Syros Jeunesse. Ils sont destinés aux pré-adolescents curieux du Continent. Malgré des thèmes difficiles comme la guerre, les réfugiés, l’exode rural et le sida, ils livrent tous de belles leçons de vie.
C’est en ce moment le Salon du livre de jeunesse de Montreuil, en région parisienne. Du 24 au 29 novembre, les plus jeunes pourront découvrir les ouvrages qui leur sont destinés. Afrik.com a eu un coup de cœur pour les trois livres sortis aux éditions Syros Jeunesse et qui s’adressent aux pré-adolescents. Trois livres qui ont bien sûr l’Afrique au cœur. Trois livres qui s’inscrivent pleinement dans l’Afrique contemporaine, ses réalités et ses problèmes. Ainsi, Nuria la nomade de Jean-Jacques Marimbert, co-édité par Unicef France, plonge le jeune lecteur dans l’enfer de la guerre et des camps de réfugiés.
On suit Nuria, petite nomade somali obligée de fuir avec ses parents et ses deux frères lors de la guerre Ethiopie-Somalie. A travers une galerie de personnages attachants, l’auteur, ancien médecin qui a accompli au début de 1980 une mission dans un camp de réfugiés en Somalie, fait toucher de près le déracinement ressenti par ces éleveurs qui, pourtant, ne vivent jamais au même endroit. Il livre aussi une vision très poétique de cette région désertique et exprime son admiration devant la dignité et le courage du peuple somali. C’est un très beau livre, remarquablement écrit, qui permet aux enfants de comprendre une situation complexe mais terriblement l’actualité.
Exode rural et sida
Dans Abboki ou l’appel de la côte, c’est un autre thème qui est abordé : celui de l’exode rural et de ses conséquences souvent désastreuses sur l’être humain qui choisit de quitter son village. Halilou Sabbo Mahamadou raconte l’amère expérience d’un jeune Nigérien de 17 ans qui, dans les années cinquante, fuit les mauvaises récoltes à répétition de sa région pour aller tenter sa chance dans un pays côtier. Il devient alors un » immigré » et comprend vite que le mot » abboki » qui veut dire » ami » dans sa langue signifie en Côte d’Ivoire » vaurien » ! Il découvre la corruption, se rend compte que la solidarité africaine n’a pas le même goût partout et que sa condition de campagnard fait de lui un être inférieur aux yeux des autres… Après avoir vivoté grâce à plusieurs petits boulots, s’être fait voler toutes ses économies et être tombé dans la contrebande, il retrouvera enfin le chemin de son village natal. La morale de l’histoire : » Il n’est point besoin de s’expatrier pour s’enrichir. La véritable richesse, c’est la terre de nos ancêtres « .
Enfin, dans Je vous e-mail d’Afrique, Bénedicte Brocher, jeune humanitaire en poste dans le nord de la Côte d’Ivoire en 2001, fait part de son expérience. Les e-mails envoyés régulièrement à ses deux sœurs tiennent lieu de journal de bord. Elle est partie pour s’occuper de malades du sida, la maladie tient donc une place importante dans le livre. Mais celui-ci parle aussi de choses plus gaies : la découverte d’un pays et d’une culture par une petite » blanche » qui s’adapte rapidement et ne veut plus repartir. Un regard intéressant sur l’Afrique qui fera peut-être naître des vocations d’humanitaires !
Nuria la nomade, de Jean-Jacques Marimbert
Abboki ou l’appel de la côte, de Halilou Sabbo Mahamadou
Je vous e-mail d’Afrique, de Bénedicte Brocher
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