Le Premier ministre français est revenu séduit de l’Afrique du Sud. Il entend impulser une nouvelle dynamique économique entre les deux pays. Il apporte son soutien au programme Millenium, défendu par Pretoria, Lagos et Alger, au détriment du plan Omega de celui du président sénégalais, Abdoulaye Wade.
Lionel Jospin est revenu enthousiaste d’Afrique du Sud où il était en voyage d’affaires. Le Premier ministre français a promis que la France se battrait pour que les prochaines négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) « ne débouchent pas seulement sur la mondialisation mais aussi sur le développement « . Il a été séduit par le président sud-africain Thabo Mbeki sur qui il ne tarit pas d’éloges. Après avoir apporté son soutien à l’initiative du chef de l’Etat sud-africain, le « Programme pour la renaissance de l’Afrique » (MAP), plus connue sous le nom de Millenium, il a indiqué que le président sud-africain devait lui faire parvenir des éléments plus détaillés dans les prochaines semaines. Dans le domaine économique, où la France est à la traîne derrière ses concurrents occidentaux (Allemagne, Etats-Unis, Grande-Bretagne notamment) Lionel Jospin a souhaité que la France devienne un « partenaire privilégié » de l’Afrique du Sud.
Lionel l’Africain
Il a promis aux entrepreneurs locaux que la France serait plus présente en Afrique du Sud. » La confiance que suscite ce pays se traduira par des investissements directs étrangers de plus en plus importants « . Un accord de partenariat industriel avait été signé jeudi dernier pour favoriser l’investissement des petites et moyennes entreprises. Sur le plan politique, Lionel Jospin a répondu à l’appel de Nelson Mandela qui voulait obtenir de la France un engagement en faveur du processus de paix au Burundi. » Nous sommes naturellement préparés à vous soutenir dans les efforts que vous faites depuis plusieurs années pour trouver une solution à la crise de ce pays « , a répondu M. Jospin. « Et nous agirons dans cette direction, le président (français Jacques) Chirac et moi-même », a-t-il ajouté en assurant que les deux pays avaient la même volonté de » résoudre les crises en Afrique, notamment dans la région des Grands Lacs « .
Le Premier ministre français a ainsi précisé qu’une nouvelle politique africaine de la France était en train de se mettre en place, progressivement, zone par zone. La preuve : c’est pour l’Afrique du Sud que Paris désormais se prend désormais d’affection… Sans pour autant se désintéresser complètement du Tchad ou de la Centrafrique, apparemment.