Le Festival du Cinéma Africain de Tarifa-Tanger a dévoilé les lauréats de sa 21e édition, célébrant le cinéma africain et ses talents émergents. La réalisatrice franco-algérienne-palestinienne Lina Soualem remporte le Prix du Meilleur Long Métrage de la section compétitive Hypermétropie pour son film Bye Bye Tibériade.
Le jury international, composé d’Alejandra Val Cubero, Azza Chaabouni et Farida Benlyazid, a salué le travail de Lina Soualem, qualifiant son film de « travail de mémoire à travers quatre générations de femmes qui expriment une histoire douloureuse qui perdure jusqu’à nos jours. » Le film réussit à combiner « l’intime et l’universel, la poésie et l’humour dans une approche profondément humaine. » La remise du prix par Farida Benlyazid a été un moment fort, soulignant la reconnaissance de l’excellence cinématographique de Soualem.
Une récompense méritée pour un festival engagé
Cette édition du FCAT, qui s’est déroulée du 24 mai au 1er juin, a mis un accent particulier sur le cinéma réalisé par des femmes et les réflexions sur l’afroféminisme. Une nouveauté cette année a été l’extension du festival à Séville, en Espagne, en plus de Tarifa et Tanger. Le festival a dévoilé une affiche poétique inspirée du film « Daughters of the Dust » de Julie Dash, mettant en avant la solidarité féminine.
Sous le thème de l’afroféminisme, le FCAT a mis en avant des réalisatrices telles que Mati Diop, Alice Diop, et Kaouther Ben Hania, célébrant leurs contributions significatives. Le festival a également proposé des forums de discussion. Ainsi « L’Arbre des Mots », pour explorer les afroféminismes sous une lentille intersectionnelle. Cela a permis d’enrichir le dialogue sur les enjeux de genre, race, classe sociale, ethnicité et religion.
D’autres lauréats et moments marquants
Outre Lina Soualem, le festival a récompensé plusieurs autres talents :
Leïla Kilani, réalisatrice marocaine, a reçu le Prix Casa África de la Meilleure Réalisation pour son film Indivision.
Le long métrage Disco Áfrika: une histoire malgache du cinéaste Luck Razanajaona a remporté le V Prix ACERCA de la Coopération Espagnole.
Girley Jazama a été récompensée du Prix de la Meilleure Actrice pour son rôle dans Under the Hanging Tree.
Parista Sambo a reçu le Prix du Meilleur Acteur pour Disco Afrika.
Le jury andalou a décerné le Prix FAMSI du meilleur court-métrage à Bazigaga, de Jo Ingabire Moys. Ce film met en lumière l’héroïsme féminin en temps de guerre. De plus, une mention spéciale a été accordée à La voix des autres de Fátima Kaci pour sa poignante représentation des défis des migrants.
Une expansion significative
L’élargissement à Séville marque une nouvelle étape pour le FCAT. Il renforce son impact et sa portée. En outre, des projections spéciales ont été prévues pour les écoles et le grand public, affirmant l’engagement du festival à découvrir et promouvoir de nouveaux talents.
Le FCAT, au cours de ses 21 années d’existence, a su s’imposer comme un espace de rencontre privilégié pour les cinématographies africaines et leur diaspora. Cela en Espagne, en Europe et en Amérique latine. Le festival continue de jouer un rôle crucial dans la promotion du cinéma comme outil de connaissance, de développement et de diplomatie culturelle.
Lina Soualem, avec son film Bye Bye Tibériade, incarne parfaitement cette mission. En effet, elle illustre la puissance du cinéma pour raconter des histoires profondes et universelles, tout en mettant en avant des voix féminines et afroféministes puissantes.