L’Hôtel Murano Urban Resort Paris accueillait, mardi 11 juillet 2006, la conférence de presse du boss de BME Recording (Black Market Entertainment). Lil’ Jon, producteur de renom, a su démocratiser le dirty south, un style musical du sud des Etats-Unis, en créant le crunk, une combinaison des mots crazy et drunk. Véritables succès outre-Atlantique, le dirty south et le crunk ont permis aux anciens états esclavagistes d’étendre leur mode de vie à l’ensemble du pays.
Par Akeem Kossoko
Si vous connaissez le tube « Yeah » de Usher, vous connaissez Lil’ Jon. Le dirty south est LE style musical du moment aux Etats-Unis. Raz-de-marée commercial par excellence de ces deux dernières années, il a permis aux états pauvres du sud des Etats-Unis de partir à l’assaut des hits parades US. Little Jon, né à Atlanta (Georgie) dans les années 70, est l’un des nombreux artisans de cette surprenante réussite. Rappeur et producteur de renom, il a su démocratiser le dirty south en lui créant un dérivé : le crunk.
Le crunk est une musique énergique qui invite à la danse : le but du jeu est de se défouler. D’aucuns comparent volontiers ce phénomène à celui des pogos dans l’industrie du rock. Avec un objectif aussi clair, on comprend le succès du genre, qui n’a pas manqué de séduire les clubbers du pays de l’Oncle Sam.
L’art de faire des hits
Jonathan Smith, alias Lil’Jon, a fait ses débuts aux côtés du non moins célèbre Jermaine Dupri en tant que directeur Artistique du label So So Def. Avant cette rencontre, il était animateur radio et disc jockey dans des boîtes de nuits. Aujourd’hui producteur, rappeur et acteur, Lil’Jon est mondialement connu depuis 2001. Il a collaboré avec les plus grands noms de la musique afro-américaine actuelle, entre autres Ludacris, Busta Rhymes, Elephant Man, Jadakiss, Mystikal, Snoop Dogg, Ice Cube, Ciara, Young Buck (G-Unit), David Banner, Ying Yang Twins, Trick Daddy, Brooke Valentines…
C’est grâce à sa collaboration avec Usher sur le tube « Yeah ! » que Lil’Jon a su imposer le crunk à l’échelle internationale. Eclectique et ambitieux, il a également travaillé avec des artistes issus de milieux différents. Parmi eux, on peut mentionner la bimbo Jessica Simpson pour qui il a réalisé le remix de son single « These Boots Are Mare For Walkin’ » ou encore le latino Daddy Yankee qui n’a pas hésité à lui confier le remix de son tube planétaire « Gasolina ». Même la blonde Paris Hilton aurait fait appel à lui pour son album.
Un producteur « Hot »
En 1996, Lil’ Jon forme son groupe The Eastside Boyz en compagnie de Big Sam et Lil Bo. Ils sortent leur premier album, Get Crunk, Who U Wit : Da Album dans la foulée, avant de récidiver avec Put Yo Hood Up en 2001 puis Kings Of Crunk en 2002, album certifié disque de platine. Le projet Crunk Juice voit le jour, quant à lui, fin 2004, et rencontre également un franc succès. Un succès qui fait de TVT Records le poids lourd des labels indépendants américains. Lil’ Jon est également acteur. Il apparaît dans Scary Movie 4 et joue son propre rôle dans Sexy Movie, un film de Aaron Seltzer. Grâce au lancement et au succès de sa propre marque de boisson énergétique nommée « Crunk Juice », Jon s’est imposé comme un homme d’affaires valable. A la rentrée, il fera ses premiers pas à la télévision, en compagnie de Fat Joe, pour animer la célèbre émission « Pimp My Ride » diffusée sur MTV.
Venu parler à Paris de son prochain projet, Crunk Rock, à différents médias triés sur le volet, le King of crunk a annoncé son retour dans les bacs pour septembre 2006. C’est avec sa grosse chaîne autour du cou, ses dreadlocks légendaires et ses dents en or (appelées Grillz) qu’il a fait son entrée dans la salle de conférence pour 1 heure d’interview. La réponse qui a retenu notre attention concernait l’Afrique et les projets futurs du mogul la concernant : « J’irai sur le Continent, et je ferai ce que je dois y faire ». Serait-ce une promesse ?