Licenciements et délocalisations au Maroc chez FedEx en Espagne


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La multinationale américaine FedEx prévoit de licencier 96 employés en Espagne tout en transférant une partie de son travail à l’étranger, notamment au Maroc. Spécialisée dans le transport et la logistique, FedEx envisage de supprimer des postes dans les secteurs du service client, de la vente et des nouvelles technologies.

Ce plan de licenciement est en phase avec une stratégie globale de réduction des coûts en délocalisant vers des pays où la main-d’œuvre est moins onéreuse. En juin, la société mère de FedEx aux États-Unis avait déjà annoncé son intention de réduire les effectifs en Europe, avec entre 1 700 et 2 000 suppressions de postes dans les équipes commerciales et administratives.

Impact en Espagne et réponse des syndicats

Un programme qui s’accompagne de la sous-traitance d’emplois dans des pays comme le Maroc, la Turquie et la Pologne, connus pour offrir des conditions de travail à moindre coût. Récemment, FedEx a officiellement lancé une procédure de licenciement collectif (ERE) en Espagne, où l’entreprise emploie environ 1 500 personnes.

Ce plan affecte 96 travailleurs répartis dans différentes villes telles que Madrid, Barcelone (Zona Franca), Bilbao, Vitoria, Saragosse, Séville, Valence, Málaga et Cadix, selon des sources syndicales. Les syndicats espagnols déplorent ces licenciements, qui touchent des employés dans des régions clés du pays.

Délocalisations vers l’Afrique : un phénomène en expansion

Malgré un chiffre d’affaires mondial de 88 milliards de dollars, les bénéfices de FedEx sont en baisse. Ce qui pousse la société à rationaliser ses opérations en Europe. Toutefois, ces décisions de délocalisation et de suppression d’emplois en Espagne soulèvent des inquiétudes quant aux droits des travailleurs et aux impacts sociaux dans les régions concernées.

La délocalisation de FedEx vers des pays comme le Maroc s’inscrit dans une tendance plus large des sociétés occidentales cherchant à réduire leurs coûts en transférant une partie de leurs activités vers l’Afrique. Le continent attire de plus en plus d’entreprises, séduites par une main-d’œuvre bon marché, une législation souvent plus souple et des perspectives de croissance rapide.

Renault s’installe au Maroc

L’un des exemples les plus emblématiques est celui du constructeur automobile français Renault, qui a délocalisé une partie de sa production au Maroc. Depuis l’ouverture de son usine à Tanger, en 2012, Renault y produit une large partie de ses véhicules destinés à l’exportation. L’entreprise bénéficie ainsi de coûts de production réduits, tout en profitant des avantages logistiques qu’offre la proximité avec l’Europe.

Teleperformance, une multinationale française spécialisée dans la gestion des relations clients, a délocalisé une partie de ses centres d’appels vers la Tunisie et la Côte d’Ivoire. Ces pays sont devenus des hubs pour l’externalisation des services client et support technique, profitant de l’accès à une main-d’œuvre qualifiée, francophone, et à des coûts plus compétitifs.

Orange en Afrique de l’Ouest

Orange, géant des télécommunications, a également déplacé une partie de ses activités techniques vers plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. La société a externalisé des services d’ingénierie et de support technique vers des pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal, où elle bénéficie d’une expertise technologique locale en développement.

Ces délocalisations permettent aux entreprises de rester compétitives sur les marchés mondiaux en réduisant leurs coûts, mais elles posent des questions sur les conditions de travail, les droits des employés dans les pays concernés, et les effets sociaux des suppressions d’emplois dans les pays d’origine. Des sociétés qui migrent vers des pays où les normes sociales et environnementales peuvent être moins strictes.

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