Le processus de paix avance doucement, mais sûrement en Libye, depuis presque une dizaine d’années de guerre civile, après la mort de l’ancien chef d’État Mouammar Kadhafi. En effet, le président Aguila Saleh a déclaré qu’une session pour discuter du vote de confiance aura lieu dans la ville centrale de Syrte, si la sécurité des participants est garantie.
Le président du Parlement libyen, basé à l’Est, a annoncé que la chambre tiendrait une session extraordinaire le 8 mars pour discuter de la tenue d’un vote de confiance sur un nouveau gouvernement d’unité. Aguila Saleh, président de la Chambre des représentants (HoR) à Tobrouk, a indiqué, vendredi, dans un communiqué, que la réunion dans la ville centrale de Syrte aurait lieu si une commission militaire conjointe est en mesure de garantir la sécurité des participants.
La commission se compose de 5 officiers supérieurs du Gouvernement d’accord national (GNA) reconnu par les Nations Unies à Tripoli et de 5 de son rival, l’Armée nationale libyenne (ANL) du commandant militaire, basé à l’Est, Khalifa Haftar. La Libye, est un pays important producteur de pétrole, mais plongé dans le conflit depuis le soulèvement de 2011 soutenu par l’OTAN contre le dirigeant de longue date Mouammar Kadhafi, mort le 20 octobre 2011 dans les environs de Syrte. La guerre parfois chaotique a attiré plusieurs puissances extérieures et un flot d’armes et de mercenaires étrangers.
Depuis 2015, la Libye est divisée entre le GNA et le HoR à Tobrouk, allié à Haftar. Les deux parties ont convenu d’un cessez-le-feu permanent, en octobre, après l’échec de la tentative de Haftar d’arracher le contrôle de la capitale au GNA. « Le Parlement se réunira pour discuter d’un vote de confiance sur le gouvernement, le lundi 8 mars, à Syrte, si la Commission militaire mixte 5 + 5 garantit la sécurité de la réunion », a dit Saleh. « Si cela s’avère impossible, la session se tiendra au siège temporaire du Parlement à Tobrouk à la même date et heure », a-t-il ajouté.
On ne sait pas si le vote lui-même aura lieu le 8 mars ou si la réunion se limitera à des pourparlers. Mais le général Ahmad Abu Shahma, chef du comité militaire du GNA et membre de la commission militaire conjointe, a déclaré, samedi, dans un communiqué, que les forces de l’administration basées à Tripoli ne seraient pas en mesure de sécuriser Syrte pour l’événement. « Syrte est toujours sous le contrôle des forces étrangères et des mercenaires. Il n’y a aucune présence de forces légitimes pour sécuriser la ville », a déclaré Abu Shahma.
Le Premier ministre Abdul Hamid Mohammed Dbeibah devra alors faire face à la tâche gigantesque d’unifier les institutions proliférantes de la Libye et de conduire la transition jusqu’aux élections du 24 décembre.