Des miliciens affiliés à l’armée libyenne bombardent depuis plusieurs jours le centre de Bani Walid, ville au sud-est de Tripoli et ancien bastion de Mouammar Kadhafi, l’ancien guide libyen. L’objectif est de mater les dernières poches de résistance. Ces attaques ont déjà fait de nombreuses victimes.
La mort du colonel Kadhafi, il y a un an, n’aura pas suffi à ramener le calme en Libye. Le pays reste fragilisé par des tensions entre les autorités au pouvoir et les anciens soutiens du colonel Kadhafi. Misrata et Bani Walid, deux villes distantes de 140 km, théâtres d’affrontements, symbolisent à elles seules cette opposition. C’est la mort d’Omram Chaban qui serait à l’origine de cette crispation entre ces deux territoires. Une disparition aux allures de revanches puisque c’est cet homme qui a découvert le corps sans vie de Mouammar Kadhafi dans une canalisation, le 20 octobre 2011 à Syre. Selon ses proches, il aurait été tué par les pro-Kadhafi après avoir été torturé.
Les autorités libyennes tentent d’affirmer leur autorité
Les bombardements de ces derniers jours seraient une réponse du gouvernement aux anciens soutiens de Kadhafi. Peu de temps avant l’attaque, le Congrès national libyen avait en effet promis de retrouver les ravisseurs d’Omram Chabam. Pourtant, une partie de la population n’approuve pas la réaction des autorités : un demi millier de personnes se sont introduites au siège du Parlement pour exiger l’arrêt des bombardements qui ont fait 14 morts et 200 blessés, selon l’agence nationale de presse LANA. Ces manifestations d’hostilités fragilisent davantage les nouveaux dirigeants libyens qui n’arrivent pas encore à imposer leur autorité sur l’ensemble du territoire. Même l’annonce de l’arrestation de l’ancien porte-parole de Kadhafi, Moussa Ibrahim n’aura pas suffi à combler ce déficit d’autorité et ce d’autant plus que cette affirmation a été démentie dans un message audio diffusé sur Facebook par un homme affirmant être l’intéressé. Le nouveau premier ministre, Ali Zeidan fraîchement élu, a promis d’inverser la tendance en mettant en place une politique de sécurisation et de réconciliation.