Le Parlement libyen en exil à Tobrouk, à l’est du pays, a refusé ce jeudi la décision prise par la Cour suprême de l’invalider. Elle aurait été prise « sous la menace des armes ».
Le Parlement libyen en exil à Tobrouk, à l’est du pays, et reconnu par la communauté internationale, a rejeté jeudi son invalidation par la Cour suprême, dans un communiqué officiel lu en direct par le député Adam Abou Sakhra sur la chaîne de télévision Libya Awalan. « La Chambre des représentants refuse le verdict et affirme qu’elle continue ses travaux, de même pour le gouvernement qui en est issu », a déclaré le Parlement. Il a indiqué que la Cour suprême siège à Tripoli, capitale du pays, qui est devenue une « ville hors contrôle et gouvernée par des milices hors la loi ». L’institution a pris cette décision « sous la menace des armes », selon ce député.
Un amendement inconstitutionnel
L’amendement qui avait conduit aux élections du 25 juin dernier est inconstitutionnel, selon la Cour suprême, rapporte RFI. Ces élections avaient fait émerger un nouveau Parlement composé majoritairement de députés anti-islamistes. Ce scrutin avait été organisé sous la pression de la rue, après de multiples manifestations. Selon la décision de la Cour suprême, le pouvoir législatif reviendrait au Congrès général national (CGN), l’ancien Parlement qui siégeait à Tripoli, dominé par les députés islamistes. Le CGN devrait organiser de nouvelles élections et toutes les résolutions adoptés par la nouvelle chambre des représentants seraient invalidées.
Le président du CGN, Nouri Abou Sahmein, a appelé la communauté internationale à changer de position sur cette assemblée qu’elle ne reconnaît pas, mais qui est soutenu par les milices islamistes de Fajr Libya contrôlant la ville de Tripoli. La mission de l’ONU en Libye (UNSMIL) a demandé à « toutes les parties à placer l’intérêt national au-dessus de toutes les autres considérations ». Il s’agit d’un « moment critique » pour le pays, précise-t-il alors que les combats font toujours rage à Benghazi pour le contrôle de la ville entre groupes islamistes et forces paramilitaires du général Haftar soutenues par l’armée.