Le nouveau Parlement libyen a pris ses fonctions lundi soir. Pendant ce temps à Tripoli, les combats entre milices se poursuivent.
Alors que les combats entre milices se poursuivent à Tripoli, les nouveaux députés libyens, élus en juin, ont pris leurs fonctions, ce lundi à Tobrouk, ville à 1 500 km à l’est du pays. Aguila Salah Issa, un juriste sans appartenance politique, a été désigné comme nouveau président du Parlement dans un climat de profondes divisions entre courants islamiste et nationaliste. Les islamistes et leurs alliés de Misrata ont boycotté la cérémonie, la qualifiant d’anti-constitutionnelle.
Selon eux, c’était au président sortant du Congrès général national (CGN), Nouri Abou Sahmein, de convoquer cette assemblée. Ce dernier avait d’ailleurs convoqué les députés, lundi à Tripoli, pour une « passation de pouvoir », mais cette cérémonie a été annulée. A défaut, le président du CGN a lu un communiqué en fin de soirée, afin de dénoncer la réunion de Tobrouk, « contraire à la Constitution ».
L’ONU salue « un pas important »
Mais alors que des voix s’élèvent pour dénoncer ce Parlement « anti-constitutionnel », l’ONU a, au contraire, salué « un pas extrêmement important pour remettre la transition démocratique en Libye sur les rails ».
La présence de représentants de la Ligue arabe, de la mission de l’ONU en Libye et de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), semble toutefois avoir légitimé la réunion inaugurale de Tobrouk, d’après certains analystes. Même son de cloche du côté des gouvernements français, italien, allemand, britannique et américain, qui ont salué la réunion des députés, dans un communiqué commun.
La présence de représentants de la Ligue arabe et de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) semble aussi avoir légitimé la réunion de Tobrouk, d’après des analystes, lit-on sur France 24.
La victoire des nationalistes
Lundi, quelque 160 parlementaires sur 188, ont fait le déplacement à Tobrouk, preuve de la victoire écrasante des nationalistes sur leurs rivaux islamistes. On ignorait jusqu’à présent qui des deux courants était majoritaire dans le nouveau Parlement.
Pendant ce temps, les combats à Tripoli font rage, depuis le 13 juillet. Les violences ont fait plus de 220 morts et un millier de blessés, selon les autorités. Plusieurs délégations diplomatiques ont été évacuées de la Libye.