La pression sur le Parlement libyen se fait de plus en plus prégnante. L’ex-général Khalifa Haftar a exigé la mise au pas du Congrès général national (CGN), mercredi. Il propose la mise en place d’un « Conseil présidentiel » pour diriger la Libye jusqu’aux prochaines élections législatives. Le Premier ministre Ahmed Maitiq a appelé à un dialogue national.
L’ex-général Khalifa Haftar a exigé mercredi l’instauration d’un « Conseil présidentiel » pour diriger la transition jusqu’à ce qu’un nouveau Parlement soit élu. Ses membres devraient être nommés par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), la plus haute instance judiciaire de Libye, a-t-il précisé lors d’une déclaration télévisée en direct d’Al-Abyar à 70 kilomètres au sud-ouest de Benghazi. De son côté, le Premier ministre Ahmed Maitiq, avec qui le divorce semble consommé, a lancé des appels au dialogue. « Toute expression par les armes n’est pas acceptable. Il est temps de comprendre à quel point il est important que les Libyens soient ensemble et unis », a déclaré le Premier ministre, selon Xinhua.
« Purger les terroristes »
Khalifa Haftar a expliqué avoir pris cette décision après le refus du Congrès général national (CGN) de suspendre son travail comme le veut la population. Il a estimé vouloir « purger les terroristes » du pays. « La Libye est devenue un repaire pour les terroristes qui contrôlent les rouages de l’Etat », a-t-il encore affirmé mercredi, rapporte l’AFP. Dès vendredi, il avait lancé une offensive contre ces « terroristes » à Benghazi.
L’ex-général, qui a travaillé pour la CIA au renversement de Mouammar Kadhafi dans les années 80, reçoit de plus en plus de soutien de personnalités aussi bien politique que militaire. Ce mercredi, le ministre libyen de la Culture, Habib Lamine, s’est déclaré ouvertement en faveur d’Haftar. Le chef d’état major de la Défense aérienne, le colonel Jomâa Al-Abani, avait indiqué à la télévision qu’il allait participer à l’opération lancée par Khalifa Haftar, baptisée « Dignité ». Les affrontements entre milices pro et anti-Haftar s’intensifient dans le pays et notamment à Tripoli, capitale du pays. Leur issue déterminera la réussite ou non de l’entreprise de cet ex-général, qualifiée de « coup d’Etat » par le Premier ministre.