La branche libyenne de l’organisation de l’Etat islamique a revendiqué, ce mardi, l’exécution d’un Tunisien accusé d’espionnage pour le compte du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale.
L’organisation de l’Etat islamique continue de tuer en Libye, en toute impunité. La branche libyenne du groupe armé a en effet posté, dans la nuit de lundi à mardi, une vidéo montrant l’exécution d’un Tunisien que l’organisation terroriste accusait d’espionnage pour le compte des forces du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale. Dans la vidéo intitulée Benghazi est la tombe des vendus, on voit un homme en combinaison orange se présenter comme un ressortissant tunisien de 39 ans, à Benghazi.
La vidéo le montre les yeux bandés, entouré d’hommes armés. Lorsque l’un d’eux termine de lire « la condamnation à mort pour espionnage », un autre lui tire plusieurs balles dans la tête à bout portant aux cris d’Allah Akbar (« Dieu est grand », en arabe).
A ce jour, deux journalistes tunisiens, Sofiène Chourabi, un blogueur très actif lors de la révolution tunisienne de janvier 2008, et le photographe Nadhir Ktari, sont toujours portés disparus, depuis le septembre 2014 en Libye. La branche libyenne de l’EI avait affirmé, début janvier, les avoir exécutés mais le ministre tunisien des Affaires étrangères a dernièrement affirmé disposer de « preuves irréfutables » qu’ils sont bien vivants.
Des vidéos où l’on voit des otages exécutés sont régulièrement postées par l’organisation de l’Etat islamique, qui contrôle de larges zones en Irak et en Syrie. En 2014, le groupe a installé des bases en Libye, où règne le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, combattu par les troupes de l’OTAN. Désormais la Libye a deux gouvernements, l’un est installé à Tripoli et dirigé par la coalition Fajr Libya, et il n’est pas reconnu par la communauté internationale. Un autre est lui basé à Toubrouk et il est reconnu à l’international.