La tension monte en Libye. Kadhafi promet d’attaquer « dès ce soir » la ville de Benhgazi, bastion de l’opposition libyenne, alors que des raids aériens ciblés pourraient intervenir dans la nuit de jeudi à vendredi sur des positions de l’armée libyenne, dès l’obtention d’un feu vert de l’ONU à un recours à la force.
« Préparez-vous, nous arrivons dès ce soir », a averti Mouammar Kadhafi aux habitants de Benghazi, lors d’un message sonore retransmis par la télévision libyenne. Le dirigeant libyen a prévu d’attaquer jeudi soir le bastion de l’opposition. L’armée gouvernementale affirme être quasiment au terme de sa contre-offensive. Elle est décidée à prendre le fief où est réfugié le Conseil national de transition (CNT), organe représentatif des insurgés libyens.
L’armée libyenne a aussi menacé de représailles « tout acte militaire étranger » sur le territoire libyen. « L’ensemble du trafic aérien et maritime de la Méditerranée à des dangers , et des (installations) civiles et militaires deviendront des cibles de la contre-attaque libyenne », d’après l’un des communiqués lus à la télévision nationale. Une source de diplomatique française a, de son côté, affirmé au Figaro.fr que des raids aériens ciblés pourraient intervenir dans la nuit de jeudi à vendredi sur des positions de l’armée libyenne, dès l’obtention d’un feu vert de l’ONU à un recours à la force.
Une issue incertaine
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’apprête à voter jeudi soir, aux environs de 22h00 GMT, un projet de résolution qui prévoit que les États membres pourront «prendre toutes les mesures nécessaires» pour protéger les civils en Libye et «une interdiction de tous les vols » au-dessus du pays. Une force d’occupation est cependant exclue. Paris, seul à avoir officiellement reconnu le CNT, n’ a pas ménagé ses efforts auprès de l’ONU pour trouver une issue à la crise. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, s’est rendu jeudi à New York « afin d’obtenir, le plus rapidement possible, le vote » de la résolution déposée par la France, la Grande-Bretagne et le Liban, représentant la Ligue arabe, « qui élargit le champ des sanctions et ouvre la voie à une utilisation des moyens nécessaires pour stopper l’offensive de Kadhafi », selon les propos du diplomate rapportés par la presse française.
Le vote fait l’objet de longues discussions. Les positions de la Russie et de la Chine sur une intervention en Libye ne sont pas connues. Les deux pays détiennent un droit de véto au sein de l’ONU. La France compte sur l’appui de la Ligue arabe, qui est favorable à la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne, pour faire voter la résolution.
L’ambassadeur libyen adjoint à l’ONU Ibrahim Dabbachi, qui a rallié l’insurrection, avait demandé mercredi une intervention rapide de la communauté internationale, sous peine « d’un vrai génocide ». L’organisation Human Rights Watch a dénoncé, pour sa part, des arrestations arbitraires, des disparitions forcées et des tortures d’opposants par les forces gouvernementales. L’issue de la crise libyenne reste très incertaine.