La Libye a annulé les mandats d’arrêt et interdiction de voyager visant les opposants à Mouammar Kadhafi. Ces mesures mises en place sous le régime du défunt leader libyen, leur ont mené la vie dure lors de leurs déplacements à l’étranger.
Sous le régime de Mouammar Kadhafi, les opposants devaient mener un parcours du combattant pour se rendre à l’étranger. Les autorités libyennes ont décidé d’y remédier. Elles ont annulé toutes les interdictions de voyager et mandats d’arrêt de ceux qui ont combattu le défunt leader libyen. Désormais, plus aucun citoyen libyen ne se verra interdit de voyager sauf si le ministère de l’Intérieur s’en mêle ou une décision de justice est émise dans ce sens.
Jomode Elie Getty, président du Conseil national des Toubous, ex-opposant à Mouammar Kadhafi, est bien placé pour témoigner sur les difficultés qu’il a subies pour voyager sous le régime de l’ancien leader libyen. Le jeune homme de 33 ans est réfugié en France depuis 13 ans. Mais avant qu’il ne foule le sol français, comme beaucoup d’autres de ses compatriotes, il a dû se heurter à de multiples obstacles : « Pour que la France m’accepte en tant que réfugié politique, j’ai dû falsifier mes documents personnels et surtout changer mon identité, mon nom, prénom ». Jomode, qui est le premier libyen à avoir osé porter plainte contre Mouammar Kadhafi, était traqué et condamné à mort par le régime de l’ex-guide libyen. « Il m’était impossible de voyager sans prendre des risques », affirme-t-il.
Complicité des occidentaux
Les pays occidentaux, y compris la France, étaient complices de cette loi qui interdisait aux opposants de voyager sous le régime de Kadhafi, assure-t-il. « Il y avait en effet des accords entre le régime libyen et de nombreux pays européens pour que les opposants ne puissent pas se réfugier à l’étranger ». L’ancien leader libyen craignait qu’en allant s’installer ailleurs, ils puissent avoir les moyens suffisants de le renverser un jour. « Les intellectuels libyens qui s’opposaient à Kadhafi avaient pour objectif de partir à l’étranger pour créer un lobbying. Le but était de former une grande coalition qui mettrait un jour fin au règne de Kadhafi. Mais Kadhafi avait connaissance de ce projet. Il a donc tout fait pour le faire tomber à l’eau », explique-t-il.
Les autorités libyennes n’avaient de toute façon pas d’autres choix que de mettre un terme à cette loi, estime le jeune libyen. « Les opposants à l’ancien régime doivent faire partie intégrante de la nouvelle Libye pour la reconstruction du pays. Il fallait que cette traque à leur encontre prenne fin ».