Libye : faible participation pour une élection sous tension


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Les Libyens sont appelés aux urnes ce jeudi pour élire les membres de l’Assemblée Constituante dans un climat de défiance de la population. La participation prévue est très faible alors que dans la nuit de mercredi à jeudi, cinq bureaux de vote ont été endommagés par des explosifs.

Juste avant l’ouverture des bureaux de vote, dans la nuit de mercredi à jeudi, des explosions ont endommagé cinq bureaux de vote de la ville de Derna, située au nord-est de la Libye. « Cinq bureaux ont été attaqués avec des engins explosifs et n’ont pas pu être ouverts aujourd’hui », indique le président de la Haute commission électorale, Nouri al-Abbar. La commission étudie les possibilités de réorientation des électeurs vers d’autres bureaux de vote de la ville, précise-t-il.

Faible participation

La tension est donc vive alors que les Libyens doivent choisir une soixantaine de personnes qui siégeront à l’Assemblée Constituante. Chaque grande région du pays, la Tripolitaine, la Cyrénaïque et Fezzan, est représentée par 20 membres, qui auront jusqu’à l’été pour rédiger une Constitution qui devra ensuite être approuvée par référendum.

Les électeurs ont entre 7 heures et 18 heures, heures locales d’ouverture, pour se rendre dans un bureau de vote. La participation de la population libyenne aux élections risque d’être faible. « Ainsi, quelque 1,1 million se sont inscrits pour le scrutin de ce jeudi contre plus de 2,7 millions en 2012 sur 3,4 millions d’électeurs éligibles » rapporte l’AFP.

Une élection sous tension

De plus, l’agitation des minorités ethniques de l’ancienne Jamahiriya de Kadhafi symbolise la déstabilisation du pays. Les Amazighs ont décrété ce jour d’élection qu’ils vont boycotter, « jour de mensonge », rapporte lematindz. Ils ont annoncé qu’ils ne reconnaîtront pas la nouvelle Constitution, qui selon eux, ne pourra pas préserver leurs droits. Le président de la Haute commission électorale a par ailleurs indiqué que le matériel électoral n’avait pu être acheminé dans vingt neuf bureaux de vote dans la ville de Murzak, au sud du pays, en raison d’un mouvement de protestation de la minorité Toubous.

La défiance envers le Congrès général national (CGN) grandit devant son incapacité à maintenir l’unité du pays et à asseoir son autorité aux dépens des multiples katibas et autres groupes rebelles qui contrôlent effectivement le pays.
Le chef de l’UNSMIL, la mission de l’ONU en Libye, Tarek Metri, appelle malgré tout à « contribuer positivement à cette opération démocratique et à créer un environnement propice » au déroulement du vote. « Ce rendez-vous important ouvre grande la porte pour jeter les fondements de l’Etat de Libye moderne, l’Etat des institutions, de la primauté de loi et du respect des droits de l’Homme ».

Cette affirmation laisse perplexe alors que ce mardi, le CGN, plus haute instance politique et législative de la Libye, avait été obligé de négocier pour rester au pouvoir, devant la menace des deux plus puissantes katibas de la ville de Zintan, qui menaçaient de le destituer.

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