Anoud al-Senoussi, la fille de l’ancien chef des services de renseignements libyens, enlevée lundi dernier par des hommes armés, après sa sortie de prison , a été libérée samedi soir, a annoncé ce dimanche un membre de sa tribu. Un rapt qui aurait été organisé par les autorités libyennes pour la protéger…
Agée d’une vingtaine d’année, Anoud al-Senoussi venait de purger 10 mois de prison ferme pour être entrée en Libye avec un passeport falsifié. Mais voilà qu’à peine la fille d’Abdallah Senoussi, l’ex-chef des services de renseignement libyens, a été libérée de son incarcération lundi, qu’elle est enlevée par des hommes armés enturbannés, qui circulaient à bord de cinq véhicules, selon le ministre libyen de la Justice.
Elle a finalement été libérée samedi, a annoncé ce dimanche Abdelkader Belgacem, un membre de sa tribu. « Elle se trouve actuellement en sécurité chez des membres de sa famille, à Brak al-Chati (sud) », a-t-il affirmé. Selon ce dernier, « Anoud doit rester quelque temps dans le Sud avant de se rendre en Egypte pour rejoindre sa mère et sa sœur ».
Rapt organisé
En réalité ce que ce dernier ignore, c’est que le rapt de la jeune fille a été organisé par une unité des forces de sécurité, composée d’ex-rebelles contre le régime de Kadhafi, rattaché au ministère de l’Intérieur, pour déjouer un plan visant à son véritable enlèvement, mis sur pied par «d’autres qui voulaient la monnayer », selon les autorités libyennes.
Le père de la jeune libyenne, Abdallah al-Senoussi, beau-frère de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, est lui toujours détenu en Libye. Cette forte tête de l’ancien régime libyen fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité commis lors du soulèvement qui a conduit à la chute de Mouammar Kadhafi. Il a été remis aux autorités libyennes en septembre 2012 après avoir été placé en détention à Nouakchott, la capitale mauritanienne, suite à son interpellation en mars 2012. Inculpé le 21 mai 2012 par la justice mauritanienne pour « falsification de document de voyage et entrée illégale dans le pays », son extradition vers la Libye fut très longue avant que les autorités mauritaniennes ne se décident à répondre à la requête de Tripoli.
Pour le moment, il attend toujours son procès dans son pays avec Seif al l’Islam, le fils de l’ancien leader libyen.