Libye : démission du ministre de l’Intérieur sur fond de violence


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Le ministre de l’Intérieur libyen Fawzi Abdelali a présenté sa démission dimanche. Il proteste contre les critiques du Congrès général national (CGN) qui pointent du doigt l’inefficacité des forces de sécurité alors que le pays est en proie à une recrudescence de la violence.

La Libye est loin d’être apaisée. Et la démission dimanche du ministre de l’Intérieur Fawzi Abdelali reflète la tension qui règne dans le pays. L’insécurité occupe toujours le terrain. Le Congrès général national (CGN), la nouvelle Assemblée libyenne, issue des élections du 7 juillet, pointe du doigt l’inefficacité des membres du Haut comité de sécurité, composé des forces de sécurité, alors que la violence mine le pays. Des propos qui ont heurté le ministre de l’Intérieur : « Il a présenté sa démission au chef du gouvernement pour protester contre les critiques des membres du Congrès et pour défendre les révolutionnaires », selon un responsable de son bureau.

Les ex-rebelles jugés inefficaces

Le Haut comité de sécurité dépend du ministère de l’Intérieur. Il est composé des ex-rebelles qui ont combattu le régime de Mouammar Kadhafi. Le Congrès général estime que ces derniers n’ont pas réagi face aux troubles que le pays a connus ces derniers jours. Pas plus tard que samedi, des islamistes radicaux ont détruit des mausolées de saints musulmans à Tripoli et Zliten, affirmant qu’ils font l’objet de « vénération ». Une pratique contraire à l’unicité de Dieu, précepte fondateur dans l’Islam. La violence a occupé le terrain même le jour de l’Aïd El-Fitr, fête musulmane qui marque la fin du Ramadan. Deux personnes ont péri dans un attentat à la voiture piégée, à Tripoli.

Une prime toujours attendue

Plus d’un an après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye n’a pas encore retrouvé ses marques. Les combats tribaux font toujours rage. Il ne se passe pas une semaine sans que de sanglants affrontements aient lieu, dans ce pays éclaté en une mosaïque de culture. Mais les autorités peinent à faire face à cette insécurité galopante.

Même si le haut comité de sécurité est sous le feu des critiques, il constitue pour le moment le seul rempart contre la violence. Mais ces reproches dont font l’objet les ex-rebelles pourraient envenimer la situation. Car les autorités ont promis une prime à chaque combattant qui s’est engagé dans le conflit contre les troupes du défunt leader libyen. Pour le moment, les ex-rebelles attendent toujours cette prime. Ils se sont déjà mobilisés à plusieurs reprises pour la réclamer. Ils pourraient bien à nouveau descendre dans la rue.

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