La situation en Libye s’est encore tendue dans la région de Zintan après l’enlèvement, il y a une semaine, de Mustafa al-Whayshi, général de brigade et directeur du département de la Sécurité centrale au sein des services de renseignement libyens. Ce kidnapping, dont les responsables n’ont pour l’heure pas été identifiés, a provoqué une vague d’indignation et des protestations de la part des habitants de Zintan, qui demandent des réponses claires et des actions concrètes de la part du gouvernement de Tripoli.
En guise de pression, les habitants de Zintan ont décidé de fermer les vannes de pétrole, et ont ainsi coupé l’acheminement de cette ressource précieuse. Le pétrole est souvent utilisé comme levier de pression politique en Libye, un pays dont l’économie dépend fortement de cette ressource. Cette décision de bloquer le pétrole pourrait avoir des répercussions importantes sur l’économie nationale, ainsi que sur la stabilité politique du gouvernement de Tripoli, dirigé par Abdelhamid Dbeibah.
Assurer la libération rapide de Mustafa al-Whayshi
Dans un communiqué vidéo diffusé par les notables de Zintan, les responsables locaux ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis des autorités de Tripoli. Ils estiment que le gouvernement de Dbeibah et le Conseil présidentiel, tous deux basés dans la capitale, sont responsables de la sécurité de leurs officiers et doivent assurer la libération rapide de Mustafa al-Whayshi. La colère des Zintanis témoigne de la profonde méfiance qui persiste entre Tripoli et certaines régions libyennes, où le sentiment d’abandon et de marginalisation demeure fort.
Zintan est une ville montagneuse de l’Ouest de la Libye, qui a souvent fait preuve d’autonomie dans les affaires nationales. Elle s’est parfois retrouvée en opposition avec les autorités de Tripoli, surtout depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011. Cette indépendance a été renforcée par la présence de milices locales bien organisées qui jouent un rôle clé dans la défense de la ville et de ses intérêts. L’enlèvement d’un officier haut placé de Zintan met donc à l’épreuve les relations déjà tendues entre cette ville et le gouvernement central.
Vers une hausse des prix du pétrole ?
Les enlèvements d’officiers de haut rang ne sont pas rares dans ce pays en proie à des conflits internes, où les milices et les groupes armés exercent souvent leur propre loi. Des actes de violence qui compromettent encore davantage la stabilité et la sécurité des institutions libyennes, déjà affaiblies par des années de guerre civile et de divisions internes.
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La fermeture des vannes de pétrole pourrait déclencher un arrêt prolongé des exportations de pétrole libyen et contribuer à une hausse des prix du pétrole sur les marchés internationaux. D’autant que le pays joue un rôle central dans l’approvisionnement énergétique mondial. Les tensions autour de cette ressource stratégique risquent de capter l’attention des acteurs internationaux qui cherchent la stabilité dans cette région.
Situation très tendue à Zintan
Les autorités de Tripoli ont réagi en appelant à une enquête pour retrouver Mustafa al-Whayshi, mais pour le moment, aucune information précise n’a été communiquée sur les auteurs de cet enlèvement. Le gouvernement de Dbeibah est également confronté à des appels de la communauté internationale à maintenir la sécurité et à éviter que le pays ne sombre à nouveau dans des confrontations violentes entre factions rivales.
Les notables de Zintan ont prévenu que la fermeture des vannes de pétrole resterait en vigueur jusqu’à ce que l’officier enlevé soit retrouvé et que les responsables soient identifiés. La situation demeure donc tendue en Libye, où les conflits d’intérêts et les rivalités régionales continuent d’alimenter des crises politiques et sécuritaires.