L’armée du colonel Kadhafi a gagné du terrain dans l’Est du pays et se rapproche de Benghazi, bastion de l’opposition qui n’a pas reçu ce mardi le soutien du G8. L’instauration d’une zone d’exclusion aérienne n’a pas fait l’unanimité. Les Nations unies devraient prendre le relais dans le règlement de la question libyenne.
Les forces loyales au président libyen Mouammar Kadhafi continuent d’avancer sur le fief de l’opposition dans l’Est du pays. Elles « se dirigeaient vers Benghazi» ce mardi soir, selon le vice-ministre des Affaires étrangères Khaled Kaaim, cité par l’AFP. De même, les journalistes de l’agence française ont constaté que les insurgés se sont servis de canons anti-aériens sans apercevoir d’avion au-dessus de la ville. Par ailleurs, le guide s’est exprimé sur les antennes de la télévision publique pour affirmer qu’ « il n’y a pas de problème interne en Libye », rapporte le site anglais d’Al Jazeera. Mouammar Kadhafi a déclaré que les médias étrangers répandaient des contrevérités sur la situation dans son pays. Un discours accueilli dans la colère par les habitants de Benghazi.
Les Nations unies à la rescousse
L’opposition libyenne, qui comptait sur le soutien de la communauté internationale, est désormais livrée à elle-même. Les ministres des Affaires étrangères des pays du G8, réunis à Paris, ne se sont pas mis d’accord ce mardi sur l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne en Libye. La France et le Royaume Uni n’ont pas réussi à convaincre leurs pairs d’adhérer à ce projet. « Nous n’avons pas été suivis sur ce point simplement parce que certains de nos partenaires se sont opposés à toute évocation de l’utilisation de la force militaire, je le dis ici sans esprit de polémique, au premier rang desquels mon collègue allemand. La Russie n’était pas très enthousiaste, les Etats-Unis ont mis beaucoup de temps à définir leur position », a confié ce mardi Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Il a par ailleurs jugé l’option de la zone d’exclusion aérienne « dépassée » compte tenu de l’avancée des troupes pro-Kadhafi. « Si nous avions utilisé la force militaire la semaine dernière (…), peut-être que le renversement en la défaveur de l’opposition ne se serait pas passé. Mais c’est du passé. », regrettait déjà dans la matinée le responsable français sur les antennes de la radio Europe 1.
La communauté internationale compte désormais sur les Nations unies pour prendre des sanctions contre la Libye. Alain Juppé a indiqué que les Français étaient « en train de travailler avec les Britanniques, les Allemands, les Libanais (pour la Ligue arabe), à la rédaction d’un projet de résolution qui commence à circuler et qui comprendrait un ensemble de dispositions dont l’évocation, la possibilité d’une no-fly zone (zone d’exclusion aérienne) ». Cette résolution devrait notamment se heurter au droit de véto chinois et à l’indécision des Russes et des Américains. .