L’ancien juge Fethi Lekhfifi, âgé de 79 ans, a été abattu par un tireur d’élite, alors qu’il sortait d’une mosquée, à Benghazi, ce lundi. Un assassinat qui intervient alors que 14 000 détenus se sont évadés depuis la chute de Mouammar Kadhafi.
Le tireur n’a laissé aucune chance à Fethi Lekhfifi, qui serait mort sur le coup, selon des sources hospitalières, qui se sont confiées à l’AFP. L’ancien juge âgé de 79 ans a été abattu à l’aube, alors qu’il sortait d’une mosquée de Benghazi, dans l’est de la Libye. L’information a été annoncée par un responsable des autorités libyennes, le colonel Abdallah al-Zayedi. Selon ce dernier « la victime a été atteinte à la tête par balles. Celles-ci ont été tirées par des inconnus à bord d’un véhicule ». D’après lui, le mobile du « crime pourrait être lié à sa fonction d’ancien juge. Les auteurs sont des personnes ayant des antécédents judiciaires, condamnés par le juge Lekhfifi ».
Vengeance de détenus?
Cet assassinat serait-il lié à l’évasion des 14 000 détenus toujours en cavale depuis la chute de Mouammar Kadhafi ? Ces derniers qui se sont évadés des différents centres de détention dans le pays courent toujours dans la nature, a révélé mardi dernier l’ex-ministre libyen de l’Intérieur, Mohamed al-Cheikh, qui a rendu sa démission ce dimanche, accusant le Premier ministre Ali Zeidan de l’empêcher de mener à bien sa mission. Selon Mohamed al-Cheikh, « ces détenus purgeaient des peines dont la peine capitale et la perpétuité». Une situation qui « fait partie des problèmes dont souffre la Libye », estime-t-il.
Depuis la chute de l’ancien leader libyen, les autorités peinent à restaurer la sécurité dans le pays. Benghazi est régulièrement le théâtre d’attentats. Et les juges, les policiers, ainsi que tous les responsables qui ont servi sous le régime de Mouammar Kadhafi, sont systématiquement visés par des attaques. Sans compter que les armes circulent toujours dans le pays. Les autorités ont appelé les milices qui s’en servent à les déposer. Un appel sans effet.