Le vice-Premier ministre du gouvernement sortant Abou Chagour a été élu Premier ministre ce mercredi par le Congrès national général, la nouvelle Assemblée libyenne issue des élections du 7 juillet. Son élection intervient dans un pays loin d’être apaisé. L’attaque par un groupe armé de l’ambassade des Etats-Unis, à Benghazi, provoquant la mort de l’ambassadeur américain et de trois autres ressortissants des Etats-Unis, rappelle que le pays est très fragile.
Le vice-Premier ministre du gouvernement sortant Abou Chagour est le nouvel homme fort de la Libye. Il a été élu Premier ministre mercredi par le Congrès national général, la nouvelle Assemblée libyenne issue des élections législatives du 7 juillet. Il a obtenu 96 voix, devançant seulement de deux suffrages Mahmoud Jibril, leader de l’Alliance des forces nationales (AFN), ex-chef exécutif du Conseil national de transition (CNT). Considéré comme proche des islamistes, Abou Chagour a pu l’emporter notamment grâce à l’appui des députés du Parti de la Justice et de la Construction, issu des Frères musulmans, après la défaite de leur candidat au premier tour.
Abou Chagour n’a pas beaucoup vécu en Libye. L’homme de 61 ans, au visage rond et regard vif, a effectué ses études aux Etats-Unis, où il a obtenu son diplôme en ingénierie électrique. Ce farouche opposant au régime de Mouammar Kadhafi a choisi de s’exiler dans les années 80, avant de rejoindre le Front de salut national libyen (FSNL), qui regroupait les opposants au régime de Kadhafi à l’étranger.
Election sur fond de tensions
Désormais, il doit former un nouveau gouvernement, qui succède à celui d’Abdelrahim Al-Kib. Mais c’est sur fond de tensions qu’il prend la tête de la primature. Son élection a en effet été éclipsée par l’attaque menée à l’ambassade des Etats-Unis, à Benghazi, dans l’est de la Libye, provoquant la mort de l’ambassadeur américain et de trois ressortissants des Etats-Unis. Ils protestaient contre le film « L’innocence des Musulmans » du réalisateur Israélo-Américain Sam Bacile, qui selon eux, offense l’Islam.
Cette nouvelle flambée de violence rappelle à quel point la Libye est fragile. Plus d’un an après la chute du défunt leader libyen, le pays est loin d’être apaisé. L’insécurité occupe toujours le terrain. Il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait des attaques armées, des combats tribaux ou encore des affrontements entre milices. Abou Chagour a donc de multiples défis à relever pour redresser la Libye. Il va devoir aussi trouver le moyen de réunifier ce pays, éclaté en une mosaïque de tribus et clans.
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