De plus en plus de passionnés de surf se rendent au Liberia, pays dont les vagues sont considérées comme les meilleures d’Afrique.
Ravagée par la guerre civile de 1989 à 2003 et la pauvreté, le surf pourrait pourtant bien donner une lueur d’espoir pour le Liberia. De plus en plus de passionnés de ce sport se rendent dans le pays, où les vagues sont considérées comme les meilleures d’Afrique. Selon Sam Brown Jr, jeune homme de 21 ans, surfer très actif, « ce qui rend le surf si bon au Liberia, ce sont les vagues ».
Alors que la guerre civile a fait plus de 200 000 morts, laissant le pays en ruines, des images d’enfants-soldats drogués brandissant des mitrailleuses ont fait le tour du monde. Mais le tourisme du surf s’y développe lentement et le Liberia commence à acquérir une certaine réputation grâce à ses parfaits point beaks (lieux où les vagues se brisent au large), ses plages spectaculaires, ses eaux chaudes et l’accueil amical de ses habitants.
Le surf révélé par le cinéma
Les premiers surfeurs seraient apparus au Liberia dans les années 70. Mais il a fallu attendre qu’un film sur ce sport remporte des prix à des festivals, en 2008, pour que les touristes commencent à s’y rendre en plus grand nombre. Il s’agit du film Sliding Liberia, tourné au Liberia en 2006 par Nicholai Lidow et Britton Caillouette. Il relate l’histoire d’Alfred Lomax, devenu le premier surfeur du pays après avoir trouvé un bodyboard (planche) dans une décharge de Monrovia, alors qu’il tentait d’échapper à des rebelles. Le film a attiré des surfeurs d’Amérique et d’Europe, mais inspiré aussi des expatriés installés à Monrovia, qui ont à leur tour donné des idées à des natifs du coin comme Sam Brown, qui vit avec ses parents dans le village de pêcheurs de Robersport (nord-ouest), rapporte l’AFP. Les meilleurs se trouvent autour de ce village, selon les passionnés de ce sport.
L’espoir du développement du tourisme
Ces derniers espèrent que le tourisme pourra mieux faire connaître le sport dans le pays et contribuer à son développement notamment. « Nous ne connaissions rien au surf au Liberia durant la guerre. Ce sont les touristes qui ont introduit ce sport au Liberia », selon le jeune passionné de surf, Sam Brown. Sean Brody et Daniel Hopkins, eux, estiment que le surf a un bel avenir dans le pays. Tous deux âgés de 29 ans, ils ont ouvert, il y a cinq ans, Kwepunha Retreat, la première école de surf du Liberia, dotée de chambres. « Je ne peux pas dire que le surf à lui seul maintient la paix, mais je crois qu’il y contribue », selon Sean Brody, frère de l’acteur américain Adam Brody.
D’après Sean Brody, « quand une forte population de jeunes n’ont rien à faire, ils sont tentés d’être impliqués dans des affaires de drogue, d’armes ». Son école a mis en place un système permettant aux jeunes d’emprunter des planches à condition de fréquenter l’école, de participer au nettoyage des plages et d’être plus généralement des citoyens responsables. « Je ne peux pas dire que ces jeunes sont des anges, ils se querellent, mais c’est pour savoir qui a pris la meilleure vague, ils ne retournent pas à la guerre civile », assure Sean Brody, qui estime que le surf contribue aussi au maintien de la paix dans le pays. Le sport en tous cas a redonné de l’espoir à une partie de la population qui vit dans la misère et survit grâce à la pêche artisanale.