Les sénateurs du Liberia ont voté un amendement interdisant le mariage homosexuel. Le texte doit être validé par la présidente Ellen Johnson Sirleaf, pour être promulgué. Le sujet divise le pays, entre les pro-homosexuels et les farouches détracteurs du mariage entre personnes du même sexe.
Le Liberia va-t-il suivre le même chemin que le Cameroun, en menant la vie dure aux homosexuels de son pays ? Toujours est-il qu’un amendement a été voté la semaine dernière interdisant le mariage homosexuel. Les sénateurs du pays, construit sous les valeurs démocratiques et de libertés individuelles, sont à l’origine de ce texte de loi (voté à l’unanimité) qui remet en cause l’union entre personnes du même sexe.
Cependant, pour être promulgué l’amendement doit être validé par la Présidente Ellen Johnson Sirleaf. « Aucune loi n’a été votée pour l’instant. Notre système bicaméral est composé de la chambre du Sénat et de la chambre des Députés. L’accord des députés est nécessaire pour que la loi soit promulguée et cela ne suffit pas, car la présidente du Liberia doit ensuite l’approuver », a déclaré la ministre de l’information Liwis Brown. Et d’ajouter : « C’est ainsi que notre système fonctionne. Et la présidente a déjà déclaré à plusieurs reprises qu’elle n’approuverait aucune loi criminalisant l’homosexualité. »
Ellen Johnson attendue au tournant
Le hic ? « Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, reprochent à la lauréate du prix Nobel de la Paix sa position ambigüe sur le sujet.», souligne RFI. Partagée sur le sujet, Ellen Johnson Sirleaf devra peut-être s’incliner face à l’exigence de Washington qui « prend en considération le respect des minorités sexuelles avant d’attribuer son aide au développement ».
Ce qui ne calme pas les ardeurs des sénateurs libériens qui, au-delà de leur volonté d’interdire le mariage homosexuel, souhaitent sanctionner les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Cet amendement vise à contrecarrer le Mouvement de défense des droits des gays et des lesbiennes, qui avait déposé un projet de loi portant sur la légalisation du mariage entre homosexuels. C’est Ellen Johnson Sirleaf qui aura le dernier mot, une occasion de plus pour la présidente du Liberia de conforter son statut de Prix Nobel de la paix.
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