George Weah et son challenger, Joseph Boakai s’affrontent pour le second tour de la Présidentielle mardi. Un scrutin qui s’annonce très serré.
Match retour entre George Weah et Joseph Boakai, mardi prochain, après le scrutin de 2017 remporté haut les mains par le Ballon d’or. Après un premier tour marqué par des résultats très serrés – 43.83 % pour George Weah contre 43.44 % pour Joseph Boakai, avec seulement une différence de 7 126 voix en faveur du premier – le second tour s’annonce encore plus rude. Puisque dans chaque camp, des alliances se négocient auprès des 18 autres candidats. Joseph Boakai promet, s’il est élu, de former un gouvernement inclusif. Il tiendrait compte de la diversité politique, ethnique, régionale, religieuse et de genre qui caractérise le pays.
Malgré des déçus, George Weah reste populaire
En 2017, l’élection de George Weah avait suscité un immense espoir qui ne tarda pas à être déçu auprès de beaucoup de soutiens de l’ancienne star du ballon rond. « Weah a axé sa campagne de 2017 sur l’égalité des chances, une idée qui a du sens au vu de notre histoire. Mais il est loin d’avoir tenu ses engagements (…) Sur 292 propositions, seuls 8% ont été réalisés. Elles portent essentiellement sur les infrastructures », avait laissé entendre Eddie Jarwolo, directeur exécutif de Naymote, une organisation œuvrant pour la bonne gouvernance, bien avant le premier tour. Cette image colle à la peau de l’ancien footballeur qui, pour une partie de la population, est déconnecté des réalités du bas peuple. Un peuple qui, pour sa grande majorité, croupit dans la misère.
Mais George Weah garde une bonne cote de popularité au sein de la jeunesse qui continue de croire en lui.
L’âge de Joseph Boakai, un handicap ?
Si du haut de ses 57 ans, George Weah est relativement jeune, ce n’est pas le cas de son rival qui tutoie les 80 ans. Âgé exactement de 78 ans, Joseph Boakai est un vieux routier de la politique libérienne. Ministre de l’Agriculture entre 1983 et 1985 sous la présidence de Samuel Doe, il devient vice-président d’Ellen Johnson Sirleaf de 2006 à 2018. Ses détracteurs mettent en avant son âge avancé qu’ils considèrent comme un handicap qui le met en déphasage avec la jeunesse, de loin la plus importante composante de la population du pays.
Mais, ce handicap semble de faible portée puisque le score réuni par Joseph Boakai demeure un record pour un opposant dans l’histoire politique récente du Liberia. « Aucun candidat ou parti d’opposition n’avait jamais obtenu 40% aux (premiers tours des) trois élections passées », confie Lawrence Yealue, directeur pour le Liberia d’Accountability Lab, un réseau pour la bonne gouvernance. C’est dire combien le discours de l’opposant impacte. L’enjeu du scrutin du mardi est donc de taille.
Enjeux Politiques de l’Élection
« L’élection présidentielle de 2023 au Liberia se déroule dans un contexte de défis politiques et socio-économiques significatifs. L’un des enjeux majeurs est la gestion de l’économie libérienne, particulièrement en termes de création d’emplois, de réduction de la pauvreté et de la relance économique post-COVID-19. Un autre aspect crucial est la gouvernance et la lutte contre la corruption, un problème persistant qui a entravé le développement et la confiance envers les institutions.
Par ailleurs, l’élection soulève des questions sur la consolidation de la démocratie et de la stabilité politique dans un pays qui a connu des années de conflits civils. Les électeurs sont confrontés à un choix qui déterminera non seulement le leadership du Liberia pour les prochaines années, mais aussi la direction du pays en matière de réformes politiques, de justice sociale et de réconciliation nationale. Ce scrutin représente donc un moment décisif pour l’avenir du Liberia, avec des implications qui dépassent largement les personnalités des deux principaux candidats. »