Le lancement de Méditel, second opérateur de téléphonie mobile au Maroc, donne le signal d’une expansion rapide du marché local. L’utilisation d’Internet via les portables est l’une des pistes solides en vue du développement du marché.
La date du 30 mars 2000 restera dans l’histoire des télécommunications marocaines comme celle d’une révolution : l’arrivée d’un second opérateur téléphonique, venant concurrencer Maroc Telecom : Méditel. L’apparition d’une alternative de services sur le téléphone portable devrait contribuer dans les mois qui viennent à accélérer le développement de la téléphonie mobile, déjà extrêmement rapide au cours des derniers mois : le nombre de détenteurs de téléphones GSM est estimé actuellement à 750 000 au Maroc, et il devrait être multiplié par deux d’ici la fin de l’année, selon les pronostics des professionnels.
Le Salon Telecom 2000, qui s’est tenu du 3 au 6 avril à Casablanca, a été l’occasion pour tous les fabricants de téléphones de rivaliser d’annonces pour promouvoir leurs matériels et leurs applications : Ericsson, Nokia, Motorola, Alcatel, Samsung, Lucent Technologie disposent déjà d’implantations solides au Maroc, et s’apprêtent à s’y livrer une féroce bataille commerciale.
Beaucoup des opérateurs voient dans l’utilisation du téléphone portable pour recevoir et utiliser Internet l’une des pistes de développement rapide de l’usage des nouveaux réseaux : courrier électronique et informations diverses pourraient circuler ainsi instantanément au Maroc, même pour tous ceux qui dans un premier temps ne disposeraient pas d’installations informatiques très avancées.
Pour lors, deux effets immédiats de la libéralisation des Télécoms ont déjà pu être observés : d’une part, une déflation spectaculaire du prix des communications : en huit mois, l’opérateur historique, Maroc Telecom, a divisé ses tarifs par deux, quintuplant son parc d’abonnés au téléphone portable. Par ailleurs, l’apparition des formules » packs » a permis de dépasser les réticences de ceux que décourageaient les prix des appareils portables. Enfin deuxième effet sensible : l’élan donné au marché publicitaire par la concurrence effrénée que ce livrent les deux opérateurs, dont les offres s’étalent sur les pages des journaux marocains, et l’apparition de nouvelles boutiques dans les rues des villes…
Les effets induits de cette libéralisation du marché des télécommunications sont difficiles à évaluer aujourd’hui, à quelques jours du lancement de Méditel, mais il est évident qu’ils seront sensibles, et qu’ils contribueront à donner une nouvelle impulsion à tous les secteurs d’activités de l’économie marocaine.