Les autorités tchadiennes ont levé l’immunité de l’ex-président du Tchad, Hissène Habré. Une décision qui devrait ouvrir la voie aux poursuites entamées en Belgique contre l’ex-dictateur.
C’est officiel, Hissène Habré, l’ex-président du Tchad, ne bénéficie plus de l’immunité. Le ministre de la Justice tchadien, Djimnain Koudji-Gaou, a transmis le 7 octobre dernier au juge d’instruction belge chargé du dossier de l’ex-dictateur, Daniel Fransen, un document dans lequel il s’est exprimé en ces termes : » Il est clair que Monsieur Hissène Habré ne peut prétendre à une quelconque immunité de la part des Autorités Tchadiennes « . La nouvelle n’a été communiquée que vendredi à l’organisation internationale Human Rights Watch ainsi qu’à la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), qui l’ont immédiatement révélée à la presse.
L’étau se resserre
Cette prise de position officielle est une première victoire pour tous les Tchadiens qui ont porté plainte contre Hissène Habré, accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et tortures. » Le gouvernement tchadien s’est, pour une fois, engagé fermement sur la voie de la justice et contre l’impunité « , a déclaré Dobian Assingar, président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme et vice-président de la FIDH. Si l’étau se resserre inexorablement autour de l’ex-président tchadien, le combat n’est pas pour autant gagné.
Plusieurs victimes avaient déposé des plaintes en Belgique, créant ainsi les conditions pour qu’Hissène Habré, vivant aujourd’hui au Sénégal, puisse en être extradé et jugé devant les tribunaux belges. Mais des arrêts de la Cour d’Appel de Bruxelles ont statué sur l’incompétence de la justice belge à poursuivre des criminels qui ne résident pas sur le territoire. Les six partis belges de la majorité, opposés à cette décision, ont aussitôt réagi. Ils ont conclu un accord politique dans le but de présenter au parlement deux propositions visant à rappeler que ces arrêts étaient contraires à la loi de compétence universelle. Mais l’accord tarde à se concrétiser, repoussant à plus tard le procès tant attendu de l’ancien dictateur.
Lire aussi :
Hissène Habré veut quitter le Sénégal.
Hissène Habré ne sera pas jugé au Sénégal.
Un vent de justice souffle sur Hissène Habré.
L’ex-dictateur Hissène Habré inculpé au Sénégal.
La politique sénégalaise blanchit Hissène Habré.
Hissène Habré : la machine judiciaire remise en branle.
Pinochet tombe, Habré restera-t-il debout ?.
Hissène Habré doit être jugé au Sénégal.