Aussi bizarre que cela puisse paraître, les violences contre les femmes et les filles sont un problème au Lesotho, qui affecte sérieusement le développement national. Ce fléau coûterait au pays plus de 113 millions de dollars (environ 63 milliards FCFA) par an, d’après un rapport du Commonwealth.
Le rapport estime que le coût total, y compris la perte de revenus et les dépenses associées au soutien médical, juridique et policier, équivaut à environ 5,5% du produit intérieur brut (PIB) du Lesotho. Le coût de 113 millions de dollars (environ 63 milliards FCFA) signifie que chaque citoyen du Lesotho perd au moins 50 dollars (27 908 FCFA) par an, à cause de la violence contre les femmes et les filles.
La majeure partie , soit 45 millions de dollars (25,1 milliards FCFA), est attribuée à la protection juridique, aux soins de santé, aux services sociaux… C’est plus du double du montant 21 millions de dollars (11,7 milliards FCFA), que le Lesotho a dépensé pour la santé, l’éducation et l’énergie, au cours du dernier exercice.
Le rapport présente des recommandations politiques pour les secteurs de la santé, de l’éducation, du droit et du privé afin de mieux répondre aux besoins des victimes, notamment : mettre à jour les formulaires utilisés pour collecter des données sur la violence à l’égard des femmes et des filles; utiliser des services numériques pour collecter et partager les données avec les parties prenantes; former du personnel responsable de l’enregistrement, de l’analyse et du partage des données; développer une approche large impliquant tous les secteurs pour prévenir les abus et faire des changements stratégiques pour allouer des ressources pour mettre en œuvre ces recommandations.
Selon la Secrétaire générale du Commonwealth, Patricia Scotland, « ce rapport prouve une fois de plus que mettre fin à la violence contre les femmes et les filles est non seulement la bonne chose à faire, mais aussi la chose intelligente à faire et bénéfique pour nous tous. S’attaquer à ce problème évitera d’immenses souffrances pour les individus et les communautés. Il mettra également fin aux dommages que cette violence fait à nos économies et à notre prospérité ».
Le ministre du Genre, de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs du Lesotho, Mahali Phamotse, a déclaré que « la violence contre les femmes et les filles est un problème au Lesotho, qui affecte le développement national. Le rapport aidera le Lesotho à élaborer des stratégies appropriées qui contribueront à éradiquer la violence contre les femmes et les filles, car nous sommes maintenant conscients de ses causes et de ses implications économiques. Le rapport appelle à une action immédiate par laquelle mon ministère se lancera dans un projet visant à assurer la protection des femmes et des filles ».
Au Lesotho, environ une femme sur trois subirait des violences sexuelles ou physiques au cours de sa vie. Ce qui est similaire au taux de prévalence mondial. Le Commonwealth a collaboré avec le ministère du Genre, de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs du Lesotho pour mener l’étude et produire ce rapport. Il s’agit du deuxième rapport national réalisé par le Commonwealth. Le premier a été produit pour les Seychelles, en 2018.