Exigée depuis plusieurs mois, entre autres, par son propre parti, la démission du Premier ministre du Lesotho est devenue une réalité depuis ce mardi. C’est à travers une allocution télévisée que Thomas Thabane a fait l’annonce, ce jour.
Après une annonce faite hier à la presse, Thomas Thabane a confirmé, ce mardi, sa démission de son poste de Premier ministre et son retrait définitif de la vie politique. « Je me présente aujourd’hui devant vous pour vous annoncer que le travail dont vous m’avez chargé n’est peut-être pas achevé, mais que le temps est arrivé pour moi de me retirer du théâtre des opérations, de quitter la vie publique et mes fonctions ». Ainsi s’est adressé le désormais ex-Premier ministre, à ses compatriotes, à la télévision.
Soupçonné de complicité avec son actuelle femme, Maesaiah Thabane, dans le meurtre de sa première épouse, Lipolelo Thabane, en 2017, quelques jours seulement avant sa prise de fonction en tant que Premier ministre, Thomas Thabane s’était vu demander de démissionner, depuis le début de l’année. Même son parti politique, la Convention de tous les Basoto (ABC, en anglais) lui demandait de déposer le tablier, ce qui n’était pas du goût de l’octogénaire qui s’est donné jusqu’au mois de juillet pour quitter ses fonctions.
Ce sont finalement les derniers développements enregistrés dans l’affaire qui ont poussé Thomas Thabane à revoir sa position et à finalement jeter l’éponge, ce jour. En effet, face à sa volonté de s’accrocher coûte que coûte, la coalition gouvernementale, qui s’était engagée à lui trouver une sortie honorable, a dû lui retirer son soutien et a annoncé une réunion du Parlement, le 22 mai, pour avaliser la nomination d’un nouveau Premier ministre. Dos au mur, le vieil homme n’avait plus d’autre choix que de démissionner. Il est remplacé par son ministre des Finances, Dr Moeketsi Majoro.
Redevenu un citoyen ordinaire, Thomas Thabane pourra aisément faire face à la justice de son pays pour répondre des soupçons de complicité de meurtre qui pèsent sur lui, depuis plusieurs mois. Pour sa part, l’ex-Premier ministre continue de clamer son innocence. La semaine dernière encore, il déclarait à l’AFP : « Je n’ai tué personne, certainement pas ma femme. C’est vrai, nous avions eu une dispute (…) quand c’est arrivé, mais je ne sais rien de ce qui s’est passé. Ce (le meurtre) n’est pour moi qu’une source de grande peine et d’immense embarras ».