Réunion au sommet à Victoria Falls : les chefs d’Etat d’Afrique australe soutiennent Robert Mugabe, sans cacher cependant leur préoccupation quant aux conséquences régionales de la crise politique au Zimbabwe.
Ils s’étaient rassemblés pour évoquer la guerre en République démocratique du Congo (R.D.C.). Le Sommet des chefs d’Etat des pays d’Afrique australe, hier à Victoria Falls (Zimbabwe), a pourtant très vite tourné à la réunion de crise entre les différentes puissances régionales. Au coeur des soucis du jour : les occupations de fermes au Zimbabwe, et leurs conséquences économiques pour l’Afrique du Sud, le Botswana ou le Mozambique. Robert Mugabe, installé malgré lui au centre des débats, a certes été qualifié par ses pairs de » champion de l’Etat de droit » et loué pour ses talents de médiateur (sic) dans la crise opposant des vétérans de la guerre d’indépendance aux fermiers blancs.
Thabo Mbeki, le président sud-africain, n’en a pas moins reconnu devant l’AFP que » nous sommes tous inquiets quand il y a une situation de violence dans la région « . Quant à Joaquim Chissano, président du Mozambique, il reconnaissait que » l’enjeu a été trop politisé. « Enfin Festus Mogae, président du Botswana, a dit redouter une vague » d’afro-pessimisme « qui viendrait doucher les enthousiasmes d’éventuels investisseurs en Afrique australe.
La peur de la population
Hier toujours, ailleurs au Zimbabwe, se sont tenues séparément les obsèques du fermier Martin Olds et de deux militants du parti d’opposition MDC, tous assassinés par des » vétérans « . Plusieurs milliers de personnes de toutes confessions, enfin, se sont réunies à Harare dans le cadre d’une » marche de Pâques » pour la paix, à l’occasion du Vendredi Saint. Les chefs des Etats voisins ne sont pas seuls à s’inquiéter de la situation au Zimbabwe.