Le chocolat européen peut ne plus être constitué uniquement de beurre de cacao. De nouveaux débouchés s’offrent au beurre de karité. Une bonne nouvelle pour le Mali, gros producteur de ce produit.
Le karité constitue un nouvel espoir économique pour le Mali. Son beurre s’exportera demain en Europe pour la fabrication de chocolat. Ce dernier n’est en effet plus assujetti à l’utilisation exclusive du beurre de cacao. L’Union européenne en a décidé ainsi.
Connu pour ses nombreuses vertus, le karité dispose également des mêmes propriétés que le cacao et rend même le chocolat plus ferme. » Les points de fusion entre le cacao et le karité sont élevés et, sous la chaleur, le chocolat fond moins « , soutient un chercheur à l’Institut d’économie rurale de Bamako.
Le karité est un fort produit d’autoconsommation au Mali. Les habitants consomment le beurre et l’amande pour leurs besoins en matières grasses dans leur alimentation et aussi en cosmétique. » Le karité accompagne toute la vie d’un homme « , dit-on au pays. Bien que le marché soit ouvert aux Burkinabés et aux Ivoiriens, le karité reste avant tout un produit national. Il est donc difficile d’en évaluer la production exacte, ou son étendue sur le territoire. Les arbres de karité, dispersés dans la savane, poussent d’ailleurs tous à l’état sauvage.
Seules les femmes sont à la tâche
La cueillette et la préparation du karité sont des activités exclusivement féminines. Pour améliorer les conditions de travail, accroître la productivité et satisfaire les nouvelles demandes européennes, les chercheurs se plient en quatre : programmes de lutte contre les parasites, meilleure méthode de gestion, de sélection et de transformation et aussi amélioration du travail d’extraction du beurre.
De la cueillette à la préparation des fruits de l’arbre, les femmes font tout. Pour les aider dans leur travail, les experts ont mis notamment au point une presse qui augmente le rendement en karité. Les maliennes récupèrent désormais 50% de beurre au lieu des 40 % habituels, quand elles pilent l’amande.
Le karité rythme la vie du village. » La culture de l’olivier est profondément installée dans la culture méditerranéenne. Il en est de même pour le karité au Mali « , explique-t-on à l’Institut d’économie rurale. Huile de corps pour les Maliens, le karité séduit les chocolatiers étrangers. Le Mali s’en lèche déjà les doigts.
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