La campagne d’expulsion des travailleurs immigrés en situation irrégulière se poursuit en Arabie Saoudite. Le royaume a débuté le 4 novembre cette traque contre tous les hommes et femmes venus illégalement sur son territoire pour améliorer leurs conditions de vies et celles de leurs proches. Près d’1 million de migrants ont été forcés à partir, dont 50 000 Ethiopiens.
C’est une véritable exode forcée. Depuis le 4 novembre, les autorités saoudiennes ont décidé d’expulser tous les travailleurs immigrés venus illégalement travailler sur leur territoire. Cette traque sans gêne contre tous les hommes et femmes qui n’y sont pas autorisés à travailler se poursuit. Si 4 millions de migrants ont pu régulariser leur situation à temps, ce n’est pas le cas de tous les autres.
Plus d’un million d’immigrés, originaires d’Asie et et d’Afrique, ont déjà été forcés à quitter le territoire. Parmi eux, les migrants éthiopiens qui sont déjà au nombre de 50 000, selon Addis-Abeba, qui a accepté de prendre en charge leur rapatriement vers l’Ethiopie. « Nous avions tablé sur un chiffre initial de 10 000 personnes, mais il ne cesse d’augmenter », a déclaré Dina Mufti, la ministre éthiopienne des Affaires étrangères, précisant que le rapatriement concernerait à terme un total de 80 000 personnes.
D’après la chef de la diplomatie éthiopienne, le programme de rapatriement devrait coûter 2,6 millions de dollars au gouvernement éthiopien. Ce qui pourrait bien envenimer les relations entre Addis-Abeba et Ryad, même si les autorités éthiopiennes préfèrent pour le moment fermer les yeux sur cette situation. « Nous nous concentrons sur le rapatriement (…), nous n’avons pas évalué l’état de nos relations avec l’Arabie Saoudite », a affirmé Dina Mufti.
Désenchantement
Les autorités éthiopiennes ont décidé de prendre la situation en main, après la mort de trois Éthiopiens dans des émeutes provoquées par cette campagne d’expulsion massive des travailleurs immigrés en situation irrégulière. Campagne qui a officiellement débuté le 4 novembre après l’expiration d’un délai de sept mois accordé aux étrangers en situation irrégulière pour régulariser leur statut ou quitter le royaume.
Les Ethiopiens sont nombreux à tenter leur chance en Arabie Saoudite ou dans les pays du Golfe, pour améliorer leurs conditions de vies et celles de leurs proches restés au pays. La majorité d’entre eux sont des femmes. Ces dernières sont le plus souvent employées comme domestiques, selon le ministère éthiopien du Travail et des Affaires sociales, précisant que 200 000 Éthiopiennes sont parties chercher du travail à l’étranger en 2012.
Mais une fois arrivés en Arabie Saoudite la vie des migrants est loin d’être rose. C’est le désenchantement totale. Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), les immigrés éthiopiens, ou originaires de d’autres pays du continent, ou encore asiatiques, travaillent dans des conditions indignes. Payés avec un salaire dérisoire, ils subissent des discriminations, violences physiques et mentales.