Dimanche, les femmes du collectif d’opposition Sauvons le Togo ont appelé toutes leurs compatriotes à observer une semaine de « grève du sexe » à compter de ce lundi, pour obliger les hommes à s’investir et à se mobiliser davantage à leurs côtés, en faveur du report des élections législatives prévues en octobre prochain.
Les Togolaises ont décidé de mettre à profit l’exercice de leur pouvoir charnel. Dimanche, les femmes du Collectif Sauvons le Togo (CST) ont appelé toutes leurs compatriotes à observer une semaine de « grève du sexe » à compter de ce lundi. Elles espèrent ainsi convaincre les hommes de s’investir davantage à leurs côtés dans la lutte politique que mène le collectif.
Mme Améganvi, la deuxième vice-présidente de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), l’un des principaux partis d’opposition de Jean Pierre Fabre, a expliqué que « les femmes sont les premières victimes de la situation catastrophique que nous vivons au Togo. Raison pour laquelle nous disons à toutes les femmes : une semaine sans sexe. C’est aussi une arme de lutte ».
La « grève du sexe », décrétée par les Togolaises, a déjà montré son efficacité chez les Colombiennes de Barbacoas, petit village de la côte pacifique. Elles avaient entamé avec succès la « grève des jambes croisées » pour obtenir la construction d’une route. En 2003, des Libériennes avaient employé la même méthode pour rétablir la paix dans leur pays ravagé par la guerre civile. un moyen de pression universel qui réussira peut-être aux femmes togolaises membres du Collectif Sauvons le Togo.
Le président Faure Gnassingbé appelé à démissionner
Le Collectif Sauvons le Togo, qui regroupe neuf organisations de la société civile et sept partis et mouvements d’opposition, a organisé trois manifestations cette semaine pour demander des changements avant les élections législatives prévues en octobre. Il réclame la démission du Président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis la mort de son père en 2005, et l’organisation de nouvelles élections. Il souhaite également l’abrogation de nouvelles dispositions du code électoral adoptée par l’Assemblée nationale sans consensus dans la classe politique.
De nouvelles marches sont prévues cette semaine, selon un responsable du collectif. « Jeudi prochain, nous comptons descendre dans les rues de Lomé pour exiger la libération de nos militants arrêtés mardi et mercredi et déférés à la prison de Lomé », a précisé la présidente de l’ANC.
Samedi, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Lomé. Cette fois-ci, la manifestation n’a pas été réprimée par les forces de l’ordre contrairement aux marches de mardi et mercredi, dispersées à coup de gaz lacrymogènes.
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