La priorité de cette sixième édition de la fête de l’Internet au Bénin se résume en quelques mots : amener les technologies de l’information et de la communication dans les campagnes béninoises. Une façon pratique de mettre en oeuvre la société de l’information au Bénin.
La sixième édition de la fête de l’Internet au Bénin (Fib) fait la part belle aux zones rurales. Reportée pour cause d’élections législatives, elle a effectivement débuté ce 4 avril et s’achèvera le 8 avril prochain. Le thème de cette année : « L’Internet au service du développement humain durable dans les milieux ruraux ». La cérémonie d’inauguration a eu lieu à Covè, (au centre du pays), à environ à 150 km de Cotonou (la capitale économique, ndlr). Cette cérémonie a été marquée par l’ouverture d’un cybercentre dans cette ville. Covè n’est pourtant pas la seule ville concernée par cette » délocalisation » de la fête des TIC.
Guy Gbaguidi, membre du comité d’organisation de la Fib et responsable du projet Runetwork à Savalou, souhaite s’adresser aux producteurs qui opèrent dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage. Pour lui, fini les actions qui sont souvent menées à l’attention des élèves et des jeunes en général. En s’appropriant les TIC, les paysans pourront bénéficier d’informations sur les techniques pastorales et se renseigner sur les marchés d’écoulement. Runetwork, ONG spécialisée dans la promotion des TIC en zone rurale a mis en place, sur son site, un système de questions-réponses qui permettra aux producteurs, une fois formés, de soumettre leurs préoccupations à des spécialistes du monde entier.
La campagne déconnectée
En outre, l’ONG mettra bientôt à la disposition de ces opérateurs économiques un système national dénommé Infosys. Il leur donnera via SMS (Short Message System), quasiment en temps réel, le prix de vente de leurs produits à Dantopka (grand marché de Cotonou, ndlr). Ces initiatives prennent tout leur sens quand on sait que les campagnes sont peu prises en compte dans les projets de développement concernant les TIC. Les populations des zones rurales estiment qu’elles sont peu informées et que ces technologies n’ont pas d’incidence réelle sur leur développement local.
Propos relayés par Guy Gbaguidi qui estime que le gouvernement béninois devrait faire un effort pour réduire les coûts de connexion et étendre le réseau dans tout le pays. » Quand on quitte Cotonou, il faut arriver à Allada et à Bohicon, puis à Savalou (250 km au Nord de Cotonou) pour espérer pouvoir encore se connecter. Après Savalou, la connexion n’est possible qu’à Parakou (Nord du pays, ndlr), ville située à 400 km de Cotonou. Un comble quand on sait que la fibre optique est installée. Il est temps pour le Bénin de passer au numérique « , s’indigne ce dernier.