Les tensions électorales au Mozambique obligent Afrique du Sud à fermer ses frontières


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Cyril Ramaphose, Président d'Afrique du Sud
Cyril Ramaphose, Président d'Afrique du Sud

La fermeture temporaire de la frontière entre l’Afrique du Sud et le Mozambique, en réponse aux violences électorales, soulève des inquiétudes quant à la sécurité régionale.

La frontière entre l’Afrique du Sud et le Mozambique a été temporairement fermée suite à des troubles violents qui secouent la petite ville de Ressano Garcia, située juste de l’autre côté du poste d’entrée de Lebombo. Cette décision, annoncée par l’Autorité de gestion des frontières sud-africaines (BMA), fait suite à des incidents de sécurité inquiétants du côté mozambicain. Les autorités sud-africaines ont choisi de suspendre l’activité au point de passage principal entre les deux pays, afin de protéger les voyageurs, commerçants et agents des deux côtés de la frontière.

Un climat politique tendu

Les tensions au Mozambique ont pris une tournure violente après les récentes élections. Les manifestations, principalement dirigées par des groupes d’opposition, sont dirigées contre la réélection contestée du parti Frelimo, au pouvoir depuis 1975. Les partisans de l’opposition, conduits par Venancio Mondlane, affirment que l’élection a été entachée de fraude, et les manifestations ont gagné en intensité, se transformant en émeutes violentes.

Des scènes de chaos se sont intensifiées dans les rues de Ressano Garcia, avec des véhicules incendiés et des bureaux d’immigration détruits. Ces scènes de violence ont contraint les autorités sud-africaines à prendre des mesures drastiques. Le commissaire Michael Masiapato a précisé que la fermeture du poste frontière était une mesure de précaution, destinée à garantir la sécurité de tous ceux qui transitent par ce point stratégique.

Une situation humanitaire alarmante

Le climat de violence s’est intensifié, avec des rapports alarmants sur les pertes humaines. Amnesty International a signalé au moins 20 morts et des centaines de blessés et d’arrestations depuis le début des manifestations. Face à la montée des violences, les forces de sécurité mozambicaines ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles réelles pour disperser les fautes. Cette répression a été qualifiée de la plus violente que le pays était connu depuis des années. Les autorités ont également restreint l’accès à Internet et menacent d’envoyer des troupes pour mettre fin aux troubles.

La réponse de l’Afrique du Sud

Pour l’instant, les autorités sud-africaines assurent une surveillance étroite de la situation en collaboration avec la police et l’armée locale. Les autorités frontalières de l’Afrique du Sud recommandent aux voyageurs et commerçants de trouver des itinéraires alternatifs, mais la fermeture de la frontière a par ailleurs provoqué une congestion extrême des routes menant à la frontière, avec des fichiers de camions s’étendant sur des kilomètres.

Les responsables sud-africains et mozambicains sont en contact pour trouver une issue et envisager la réouverture du passage dès que les conditions de sécurité le permettront. La coopération entre les deux pays sera essentielle pour gérer cette crise frontale et apaiser les tensions politiques qui alimentent les manifestations au Mozambique.

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