Les Sénégalais soulagés après la levée des sanctions contre le Mali à l’approche de l’Aïd El-Adha


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La CEDEAO
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La CEDEAO a saisi l’opportunité de sa 61ème session, tenue à Accra au Ghana, pour prononcer la levée des sanctions économiques et financières infligées au Mali. Si Bamako peut se dire soulagé, au Sénégal aussi c’est la grande «libération» après cette décision prise ce dimanche 3 juillet 2022. Surtout à l’approche de l’Aïd el-Adha.

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) vient de lever certaines des sanctions imposées au Mali. Les mesures concernant la fermeture des frontières, le gel des avoirs maliens et la suspension des échanges commerciaux et financiers sont levées. Au Sénégal, on applaudit cette mesure, surtout à la veille de l’Aïd el-Kébir.

«Cette mesure prise par la CEDEAO est à saluer à sa juste valeur. L’embargo contre le Mali a certes fatigué les autorités et surtout les populations maliennes, mais les autres pays frontaliers du Mali en ont aussi beaucoup souffert. Si on prend le cas particulier du Sénégal qui a toujours été le principal fournisseur du Mali en denrées de toutes sortes, la fermeture de la frontière a pénalisé de nombreux commerçants certes, mais aussi les transporteurs qui dépendaient principalement de cette liaison entre les deux pays. C’est donc un grand soulagement pour eux de voir les sanctions levées et que le commerce reprennent de plus belle», confie Ass Diop, professeur.

Lire : Session sur le Mali à Accra : ce que Bamako attend de la CEDEAO et de l’UEMOA

Même son de cloche chez Abdoulaye Bâ, éleveur et vendeur de mouton, qui avait déjà perdu tout espoir de se refaire une santé financière et prendre en charge sa famille. Trouvé au foirail de Pikine, l’homme ne cache pas son immense joie après la décision prise par les chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO. «Je rends grâce à Dieu. Oui, avant tout rendre grâce de cette décision qui vient à point nommé. La CEDEAO a annoncé cette nouvelle au moment opportun, car personnellement, j’avais perdu tout espoir de survivre avec ma petite famille. Je ne compte que sur l’élevage et le commerce de moutons pour subvenir aux besoins de ma famille», lance d’emblée l’homme, teint clair, légèrement noirci par les rayons de soleil qu’il est obligé de braver dans son travail.

Comme animal de prédilection, les bali-bali, ces moutons à l’abdomen large et aux longues oreilles, originaires des pays du Sahel comme le Mali et le Niger. «Tous mes moutons sont d’origine malienne. Et ma clientèle sait que je ne vends que cette race de mouton. Imaginez ma galère durant ces derniers mois de blocus ! Surtout qu’on approche de la Tabaski (Aïd el-Adha). Nous sommes à tout juste une semaine de la fête ! Bien vrai que j’ai raté pas mal d’opportunités, car si la frontière avait été levée depuis quelques semaines, j’aurais eu le temps d’effectuer beaucoup de transactions, mais c’est mieux que rien. Durant les quelque jours qui restent, je ferai le maximum pour tirer profit et espérer poursuivre mes activités après la fête. L’important est que la frontière est ouverte».

Lire : La CEDEAO allège les sanctions contre le Mali

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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