Brimades, séquestrations, arrestations arbitraires, les Sénégalais vivent un calvaire au Gabon. Pour informer l’opinion publique sénégalaise des multiples manquements à l’hospitalité que ses membres endurent dans leur pays d’accueil, l’amicale des Sénégalais au Gabon a fait le déplacement de Dakar pour rencontrer le président Wade.
Hamady Dieng, le président de l’Amicale des Sénégalais au Gabon est dépité. » Appelé le Koweit de l’Afrique, le Gabon est aujourd’hui un paradis perdu pour les étrangers » confie celui qui a pris l’engagement auprès de ses compatriotes vivant au Gabon de rencontrer le président Wade pour lui expliquer que les Sénégalais sont au bord du précipice à Libreville. » Notre quotidien, ce sont les brimades. Cela va des querelles aux séquestrations en passant par des arrestations. Au Gabon, la police hostile aux étrangers, règne en maître absolu « , confesse Dieng. Le plus ahurissant, précise Hamady Dieng, c’est cette histoire de carte de séjour. » La carte de séjour se vend à prix d’or. Il faut débourser jusqu’à 900 000 Fcfa soit 1417 euros pour l’acquérir. En plus, elle est renouvelable tous les deux ans. »
Raser les murs pour vivre à Libreville
Le représentant des Sénégalais au Gabon n’a pas encore rencontré le président Abdoulaye Wade pour ce problème épineux, mais la presse sénégalaise dans son ensemble en fait l’écho. Dans son édition du vendredi 30 août, le quotidien l’Aurore Wal Fadjri, titre » Face aux nombreuses brimades : les Sénégalais du Gabon réclament l’attention de Wade »
Le cas sénégalais n’est pas isolé. On se rappelle qu’il y a deux ans, c’étaient les Nigérians et les Camerounais qui rasaient les murs à Libreville pour éviter d’être lynchés. Le mois passé, c’étaient les Béninois qui jouaient à colin-maillard avec les forces de l’ordre d’Omar Bongo. 14 000 d’entre-eux ont été expulsés il y a deux semaines.