Les requins, en voie d’extermination sur les côtes congolaises


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Les pêcheurs n’ont plus le droit de capturer les requins des côtes congolaises. La mesure prise par le gouvernement est destinée à protéger cette espèce et à établir un état des lieux de la population. Zoom sur le requin.

Les requins africains auront la vie sauve ! Les pêcheurs étrangers et congolais ne peuvent plus pêcher les requins sur les côtes congolaises depuis mai dernier. Le ministre de la pêche, Henri Djombo, a suspendu cette pratique pour empêcher leur capture sauvage. Appolinaire Ngouembe, directeur de la pêche maritime, est indigné par la  » sauvagerie de cette industrie « .  » c’est une pêche anarchique ! Nous devons préserver les ressources halieutiques. Il faut étudier, évaluer et maîtriser le stock de requins dans les eaux avant de relancer la capture « .

Les pêcheurs artisanaux congolais, béninois, togolais et ghanéens ont commencé à capturer des requins en 1998 à Pointe-Noire. Ils ont abandonné la pêche des sardines, leur activité principale, pour se rabattre sur le requin, marché plus lucratif.  » Leur chiffre d’affaires est multiplié par cinq « .

L’Etat vend les permis de pêche par quota pour chaque espèce.  » Pour capturer le requin, les pêcheurs achètent le permis à 100 000 FCFA par an, une somme ridicule par rapport aux tonnes de marchandises qu’ils revendent sur le marché international. Et en plus, l’Etat ne gagne rien. Par exemple, deux pirogues pleines ont accosté au port avec plus de quarante espèces de petits requins comme les  » Blancs « . La première pirogue avait à son bord pour six millions de marchandises et l’autre pour huit millions « .

Préserver les requins victimes de braconnage

Eviter l’exemple béninois. L’Etat a suspendu la pêche aux requins pour une certaine période, le temps de réguler la situation. La direction de la pêche va élaborer une réglementation tant pour les étrangers que pour les Congolais.  » Nous ne voulons pas que ces mammifères disparaissent de Pointe-Noire comme des côtes béninoises. C’est pour cela que les Béninois pêchent au Congo car ils ont exterminé l’espèce dans leurs eaux « . Des critères strict seront déterminés, que les pêcheurs devront remplir pour être autorisés à pêcher les requins. La loi établira une taxe sur l’exploitation, un permis de pêche particulier, un contrôle de la qualité du mammifère. Une pirogue devra respecter un certain quota de pêche, et par exemple s’en tenir à cent tonnes.

Un commerce anarchique

La survie des squales est en effet menacée par le commerce. Le spectre du requin est vendu sur place entre 200 et 250 000 FCFA. Le marché des ailerons (les nageoires dorsales et pectorales) représente l’une des causes principales de cette surexploitation. Ces ailerons, exportés vers l’Asie, servent à fabriquer des médicaments aphrodisiaques, à confectionner de la soupe. Ils valent de l’or. Le requin se reproduit lentement.  » Cela entraîne un taux de mortalité beaucoup plus élevé que le taux de natalité « .

Les pêcheurs sont désormais obligés de revenir à la sardine, leur première activité.  » Sa prise est plus facile mais son prix de revient est beaucoup plus faible par rapport aux requins. Même en rebroussant chemin, les pêcheurs vivent bien. Cependant, ils s’étaient habitués à gagner plus d’argent. D’ailleurs, de juin à septembre, la pêche à la sardine est fructueuse « , précise Appolinaire Ngouembe. Le problème pour les pêcheurs est qu’ils ont contracté des prêts pour l’achat de filets de capture pour les requins. Ces derniers sont désormais inutilisables. Pour l’instant.

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