Les rendez-vous manqués du G77


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Globe terrestre
Globe terrestre

Pour consensuel à l’excès sur la forme, le passage obligé de la déclaration commune des pays du G77, s’avère plus décevant encore sur le fond pour ceux qui plaçaient quelques espoirs dans l’émergence d’un club des pays pauvres, capables de parler d’une seule voix, face à la mainmise des puissances industrialisées.

Si l’affirmation collective du refus d’un système financier international dominé par une poignée de nations, de l’instauration de barrières protectionnistes instaurées par les pays riches, alors que ceux-ci libéralisent à leur seul profit, les échanges technologiques, peut fait un temps illusion, le texte des 77 (qui sont en fait 133) n’est pas sans susciter haussements de sourcils et plissements de lèvres agacés.

Ainsi le chapitre des interventions humanitaires non légitimées par la charte de l’ONU ou le droit international, quand pas moins de huit nations africaines, unies dans une même fratrie tiers-mondiste, se déchirent les lambeaux d’un ex-Zaïre exsangue. Ainsi la part sur les droits de l’Homme qui entend placer sur un même plan droit au développement et démocratie. Manière de dire à l’instar du premier Ministre chinois Jieng Zemin, que conditionner une aide économique à un meilleur sort fait à ses concitoyens, constitue une intolérable ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat.

Obasanjo et Thabo Mbeki

Surtout, l’image d’un Fidel Castro vieillissant tentant de s’imposer en chef de file des opprimés, appelant avec une verve aussi impotente que sa vindicte révolutionnaire,  » à la destruction du FMI « , et poliment ignoré par les vrais leaders du club des pauvres, consacre une nouvelle hiérarchie au sein des pays du tiers monde. Ce sont les deux gros poids lourds du continent noir, le Nigeria d’Obasanjo et l’Afrique du Sud de Thabo Mbeki qui défendront les position du G77 lors des prochaines négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui auront lieu au Japon cet été.

La loi du plus fort n’est ignorée de personne. Même chez les nations nécessiteuses qui prétendent infléchir cette insupportable logique.

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