Deux mois après la publication d’un rapport de l’Organisation des Nations unies (ONU) signalant que le Kenya était une plaque tournante du tourisme sexuel en Afrique, les conclusions d’une nouvelle étude dévoilée ce vendredi à Nairobi révèlent que les rapports sexuels chez les mineurs sont répandus dans ce pays. 56 pour cent des filles perdant leur virginité avant l’âge de 16 ans.
Ce nouveau rapport sur l’exploitation sexuelle des fillettes intitulé « SexTrak » a été réalisé conjointement par Infotrak Research and Consulting et un magazine pour adolescente, Eve, publié à Nairobi.
L’enquête menée en novembre 2006 et commandée par une firme internationale spécialisé dans la santé reproductive, Oak Medical Services, a découvert que près de la moitié des adolescentes qui tombent enceintes optaient pour l’avortement du fait de la stigmatisation sociale et d’un comportement moral relâché.
Ces statistiques saisissantes risquent de mettre la pression sur le gouvernement kenyan afin qu’il mette en place des instruments juridiques destinés à protéger les enfants.
Cette étude fait suite à un rapport du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) dévoilé à Nairobi en novembre dernier, qui montrait que plus de 15.000 enfants vivant sur la côte kenyane sont engagés quotidiennement dans le commerce sexuel durant la haute saison touristique entre les mois d’octobre et de mars.
Le taux élevé de la prostitution chez les adolescents, selon le rapport de l’UNICEF est à l’origine du taux élevé d’abandon scolaire et des infections au VIH/SIDA chez les enfants âgés de 10 à 19 ans dans les principales régions touristiques du pays.
Les données de SexTrak montrent que le nombre de lesbiennes dans ces communautés africaines autrefois conservatrices est en hausse, avec 12 pour cent des personnes interrogées, affirmant qu’elles avaient « pensé à avoir des relations sexuelles avec des femmes », tandis que huit pour cent admettaient avoir des relations sexuelles avec d’autres femmes.
Le nombre de lesbiennes est en hausse
Les données de SexTrak correspondent avec les conclusions de l’Institut des études africaines de l’Université de Nairobi, qui estiment que la proportion de lesbiennes dans le pays est d’une femme sur cinq.
Soixante pour cent des personnes interrogées âgées de 18 à 25 ans affirment préférer les jouets pour le plaisir sexuel, qu’elles « trouvent plus satisfaisants que les relations sexuelles avec des partenaires sexuels normaux ».
Toutefois, c’est ce groupe d’âge qui comprend le plus grand nombre de vierges – 30 pour cent des 2.400 personnes sondées chez les 18-25 ans, d’après les résultats.
S’exprimant durant le lancement de ce rapport dans la capitale kenyane, la directrice générale d’Infotrak, Angela Ambitho, a dit que l’interruption des grossesse non désirée était de 46% chez les personnes sondées.
« Etant donné que la propagation des infections sexuellement transmissibles (IST), les grossesses précoces et autres formes de déviances sociales dépendent entièrement du comportement humain, il est impératif pour tous les partenaires de comprendre le comportement et les attitudes des jeunes femmes à l’égard du sexe », a souligné Mme Ambitho.
Toutefois, d’après les sondeurs, l’utilisation des contraceptifs – préservatifs et pilules – pour éviter la grossesse et les infections sexuellement transmissibles était élevée, de l’ordre de 86 pour cent.
Le rapport note cependant que les filles tendent à baisser la garde lors des rencontres sexuelles suivantes, ce qui se traduit par le fait que 33 pour cent d’entre elles contractent les IST, y compris le VIH/SIDA, ou tombent enceintes.
Le rapport indique que 88 pour cent des filles qui rejettent l’homosexualité féminine le font en raison de leur foi (chrétienne et musulmane). Elles qualifient le lesbianisme d’immoral, de culturellement non africain, moins satisfaisant ou simplement estiment qu’elles ne sont pas attirées par des relations entre personnes du même sexe.